Comme l'explique Olivier Jeannerat, le «père» du Noctambus, de nombreux jeunes Francs-Montagnards ont fait appel ce soir-là à ses services à la sortie du Bikini Test, à La Chaux-de-Fonds. «Comme je ne voulais pas les laisser en rade (réd: une quarantaine de personnes), j'ai fait appel à un troisième bus, au «Taxi Bleu» de La Chaux-de-Fonds. On a dû réveiller le chauffeur, qui a été d'accord de se lever et de faire la course. Il a amené tout ce beau monde à la Trappe, à Saignelégier». Mais, durant le voyage, certains passagers ont empoigné les marteaux de sécurité (pour casser les vitres en cas d'accident) et se sont mis à lacérer les sièges. Les dégâts dépassent les 600 francs, d'autant plus qu'il s'agissait d'un bus quasi neuf. «Le chauffeur ne peut pas avoir les yeux sur la route et derrière», explique Olivier Jeannerat, accouru sur les lieux. A l'intérieur de la Trappe, il a récupéré le gilet de sécurité qui avait été dérobé dans le bus. Puis, à 4h du matin, il a assumé seul le rapatriement des fêtards, un brin écoeuré.
C'est la première fois qu'un pareil coup dur intervient au Noctambus. D'habitude, les jeunes qui l'empruntent se montrent très polis et reconnaissants envers le chauffeur qui passe ses nuits à les attendre. La plupart des habitués du bus de nuit déploraient et ne comprenaient pas ces gestes imbéciles. Président du Noctambus franc-montagnard, Pierre Christe ne dramatise pas. Il attendait peut-être un peu de solidarité des autres passagers, qui auraient dû demander aux vandales de cesser. «Ce sont des gens comme cela qui risquent de faire fuir notre clientèle», lâche-t-il.
Les auteurs de ces actes n'ont pas été formellement identifiés et le dépôt d'une plainte pénale appartient à «Taxi Bleu». Mais une campagne de sensibilisation par voie de presse sera lancée... / MGO