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Le réconfort de Micheline Calmy-Rey

Durant une heure hier après-midi, la présidente de la Confédération a effectué une visite surprise aux Riedes-Dessus, dans la banlieue de Delémont. Elle a découvert un hameau sinistré, rencontré des habitants totalement dés?uvrés mais nullement abattus. Tiens, voilà que le Conseil fédéral bichonne le canton du Jura. Après le coup de fil réconfortant de Samuel Schmid aux autorités, Micheline Calmy-Rey a atterri hier après-midi à Delémont. L'hélicoptère, un T-771 de la Swiss Air Force, s'est posé à 13h35. Les ministres Charles Juillard, Laurent Schaffter et Philippe Receveur formaient le comité d'accueil. Mais c'est le maire socialiste de Delémont Gilles Froidevaux, en léger retard, qui a fait le plus fort, en tutoyant la présidente de la Confédération, la bise en plus. On est camarade ou on ne l'est pas.

12 août 2007, 12:00

Cette visite, surprise, la Conseillère fédérale genevoise l'a voulue «pour se rendre compte des dégâts, apporter le soutien des plus hautes autorités du pays aux gens sinistrés, saluer les efforts de solidarité».

Micheline Calmy-Rey s'est rendue aux Riedes-Dessus, dans la banlieue delémontaine, juste après Soyhières. Ce hameau d'une vingtaine d'habitants est complètement sinistré à la suite des intempéries dantesques qui ont frappé le Jura.

Point d'électricité. Certains immeubles ont recensé jusqu'à un mètre et demi d'eau dans les caves ou les rez-de-chaussée. Les pompiers pompent, déblaient, nettoient tant qu'ils peuvent, mais la situation évolue terriblement lentement. Un mini-retour à la normal est envisagé pour lundi seulement.

«Nous avons été inondés en une demi-heure. Regardez l'intérieur de notre maison, la grange, le jardin. Tout est anéanti. Six ans de travail détruit. Avant, c'était le paradis ici.» La présidente écoute cette dame, la réconforte. En allemand. «Que dire et faire devant une telle impuissance?» La Birse, sortie de son lit, a plongé les habitants dans le drame. Un autre témoignage. «C'est pire qu'en 1973. Et pourtant, les Riedes, ce n'est pas une zone à risques.» Une dame de 76 ans ne peut retenir ses larmes. «J'ai juste pu sauver quelques linges...» Le mobilier, amoché, est dehors. Tout comme la vaisselle. Impressionnant. «Une vie de souvenirs a disparu. Et dire que nous venions de repeindre le salon il y a 15 jours...»

«Il ne faut pas vous en faire pour des rideaux, madame», lâche Micheline Calmy-Rey. Mais la personne est à bout de nerfs. «On a beau se dire que ce ne sont que des dégâts matériels, on pleure, on craque. Heureusement, les pompiers sont là pour nous réconforter. Ils sont formidables», se console une autre sinistrée. La conseillère fédérale est marquée. Les gens des Riedes-Dessus, formidables de cran et de courage, n'ont qu'une obsession en tête: reconstruire le plus vite possible. La présidente prend langue avec un pompier de Bourrignon. La TV est à l'affût. «Il va passer à la télé. Il ne se sent plus pisser», affûte une jeune fille pompier.

En une heure, Micheline Calmy-Rey s'est forgée une idée de l'étendue du désastre. Avant sa halte dans le Jura, elle avait survolé le Chablais et la région biennoise. Son périple des catastrophes devait encore l'amener à Olten (SO), puis à Littau (LU). Elle n'aura pas eu le temps de se rendre à Courroux, réconforter l'ancien ministre Claude Hêche, qui se dépatouillait hier avec 1m30 d'eau dans sa cave.

Dans l'urgence, le socialisme a aussi ses contraintes. /GST

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