Alexandre Tremblay peut en témoigner. Quand Charles Simard va au contact, ce n'est pas pour faire des politesses. Mardi, le Canadien de Bienne a rencontré Simard à deux reprises en 3'50'' et, après le deuxième duel, «Alex» s'est blessé. Sans qu'il n'y ait de quoi saisir le juge unique ou crier au scandale. Charles Simard a «juste fait son boulot» comme il dit...
«Je ne pense pas être un joueur dur», assure cet arrière bien bâti (181 cm, 90 kg). «J'effectue des mises en échec les plus propres possibles. Celle contre Tremblay était correcte à mes yeux. Il a juste dû se faire mal en adressant son tir ou sa passe au moment du duel. Je n'ai remarqué qu'après qu'il s'était blessé. J'en suis le premier désolé.»
Inutile donc de chercher le scandale où il n'y en a pas. Charles Simard n'est pas un poète, mais pas une brute épaisse non plus. Il serait plutôt du style roublard. Le tout dit sans que cela soit péjoratif. Le Canado-Suisse sait donner une charge quand c'est nécessaire et faire le jeu quand il le doit. Il en a apporté la preuve mardi à Bienne. Deux assists sur son compte certifient de sa capacité à créer le jeu. A son actif: 14 points en 17 matches. De ce point de vue, ce renfort remplit sa mission. «Je suis satisfait de son apport», souligne Gary Sheehan. «Nous sommes allés le chercher pour ses qualités physiques et offensives aussi. Il est solide et créatif. Il a le don d'être toujours bien placé, sans être très rapide.»
Revers de la médaille, Charles Simard récolte des pénalités parfois évitables: 62 minutes en 17 parties avec le HCC pèsent dans son passif. «Il a un peu une étiquette», plaide Gary Sheehan. «Il a effectué les mêmes charges contre Lausanne que contre Langenthal tout en étant sanctionné différemment.» D'accord, mais ce n'est pas un agneau non plus...
Bref, la démonstration est faite, Charles Simard est un vrai joueur de play-off. «J'adore ça», avoue-t-il. «C'est pour cela qu'on joue au hockey. Après la saison vécue à Sierre, ça me fait d'autant plus plaisir de les disputer cette année. Cette expérience avec le HCC est parfaite pour moi.» Le sourire esquissé sous sa moustache exprime tout.
«Je ne regrette pas du tout d'être venu à La Chaux-de-Fonds», confirme-t-il. «Je savais que les fans étaient extraordinaires ici et je ne suis pas déçu. Maintenant, je m'attends encore à une série très longue contre Bienne. Nous sommes capables de la remporter.» En tout cas, Charles Simard ne va pas se gêner pour prolonger son plaisir le plus longtemps possible.
Sans contrat pour la saison prochaine, ce Québécois d'origine a des raisons supplémentaires de s'illustrer. «Je n'ai encore rien de précis pour 2008-2009», assure-t-il. Les dirigeants chaux-de-fonniers ont manifesté un certain intérêt. Sans plus. «Nous ne pensons pas à cela actuellement», glisse-t-on aux Mélèzes. Le puck est chaud, on le refilera un autre jour...
On peut juste constater que Charles Simard a du mal à s'établir dans un club. Depuis son arrivée en Suisse (2002), il a changé cinq fois d'équipe, dont une contre son gré (Forward Morges), sans oublier un passage par Fresno (en Californie). «Pour moi, la Suisse a représenté une bonne opportunité de développer ma carrière», affirme l'ex-joueur de LNA (Zoug et Langnau Tigers). «Je n'arrive pas à comprendre pourquoi je n'ai pas pu me stabiliser pendant plus de deux saisons (réd: celles passées à Sierre de 2006 à 2008).» S'il n'y avait que des play-off, cet hockeyeur n'aurait pas ce problème... / JCE