Une autre idée fait régulièrement surface. La fiscalité élevée provoquerait le départ régulier de bons contribuables. Les statistiques livrées par l'administration communale donnent une image très différente de la réalité. Depuis 1996, le nombre de contribuables a augmenté de 312 unités. C'est très peu. La hausse est plus nette pour les revenus imposables supérieurs à 50 000 francs. En dix ans, cette catégorie est passée de 6692 à 7611 contribuables, soit une augmentation de 919 personnes. Plus significatif, le revenu moyen annuel des Chaux-de-Fonniers est passé de 38 800 fr. à 44 351 fr. en dix ans. La conjoncture explique en partie le phénomène.
Revenons au départ. Depuis 2004, 143 personnes ayant un revenu imposable entre 75 000 et 100 000 fr. ont quitté La Chaux-de-Fonds alors que 109 se sont installées en ville. Bon an, mal an, les nouveaux arrivants compensent la perte de recettes engendrée par les partants. L'année 2005 fait exception à la règle: la commune a perdu 120 000 fr. de rentrées fiscales. Une paille par rapport aux plus de 60 millions d'impôts totaux.
En 2006, notons encore que plus de la moitié des 1791 personnes qui ont quitté la ville ne payaient aucun impôt. En matière de fortune, 359 contribuables ont une fortune imposable supérieure au million. Dans cette catégorie, La Chaux-de-Fonds a enregistré six départs contre 35 arrivées l'an dernier.
Si certaines personnes quittent la ville pour des raisons fiscales, elles ne le disent pas. Selon la statistique tenue par le Contrôle des habitants, c'est le logement (38,9%) qui vient en tête des raisons du mouvement. Suivent la famille (27,3%) et le retour au pays (10,2%). A défaut d'exercer un pouvoir d'attraction, la fiscalité ne ferait pas vraiment office de repoussoir. Par contre, la situation du marché immobilier inciterait les gens à partir.
Ces chiffres, qui n'ont pas valeur de preuve bien sûr, laisseraient plutôt penser que pour améliorer son assiette fiscale, La Chaux-de-Fonds devrait pouvoir proposer une qualité de logement supérieure. Qualité que de nombreux projets immobiliers pourraient venir améliorer ces prochaines années. /DAD