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Le match avec Cantona

Un jeune styliste de La Chaux-de-Fonds a participé durant deux mois au tournage d'un film dans lequel joue Eric Cantona. Souvenirs de plateau d'un passionné de mode Le titre sonne comme celui d'un film porno: «Lisa et le pilote d'avion». «Mais ce n'est pas le cas! Il y a un excellent casting et c'est plutôt drôle», raconte Vincent Petitpierre, Chaux-de-Fonnier de 22 ans. Durant deux mois, il a travaillé sur le tournage du film de Philippe Barassat qui sortira l'année prochaine. Au départ, il devait effectuer un stage comme décorateur. Très vite, il s'est retrouvé «designer textile». Le 13 juin dernier, il suivait le match de foot entre la France et la Suisse, sur une petite télé, avec l'acteur Eric Cantona. L'ancien attaquant «m'avait bien chambré, heureusement que le résultat a été nul».

28 juil. 2006, 12:00
«C'est un truc de malade!»

Parfois brouillon dans son discours, le jeune homme se reprend, corrige son propos. Le hasard, les rencontres ont amené Vincent Petitpierre dans le monde du cinéma. «J'avais connu le chef opérateur à Lausanne. Il m'a dit: Dans trois jours tu es à Paris. Et ça s'est passé comme ça!» Sur le plateau, il s'occupe de tout ce qui touche aux tissus: les canapés, les rideaux ou les vêtements. Il devient acheteur sur les marchés, à Barbès ou à Saint-Pierre. «Chez les commerçants, en disant que je travaillais sur un film avec Eric Cantona, on obtenait des tonnes de tissu gratuit». Il rigole: «C'est un truc de malade!»

Dans la décoration, il évoque la scène «des couveuses». «Nous avons mis quatre semaines pour fabriquer des oeufs que l'on verra, au second plan, durant 1 minute 30». Eric Cantona et la comédienne Rachida Brakni se partageant le premier plan.

Le jeune styliste a découvert un monde inconnu: «Je ne savais pas que l'on était payé pour faire ça. Uniquement pour la décoration, nous étions quarante. Sur le plateau, avec les figurants, près de 120. Et beaucoup de stagiaires assistants, ils coûtent moins cher».

Des rideaux synthétiques

Et pourtant, il s'agit d'un film à petit budget. Philippe Barassat est l'auteur de courts métrages et d'un moyen métrage, «Le nécrophile», qui avait scandalisé la France profonde. Un peu étrange, voire «barge», selon Vincent, le script «est à mourir de rire». Son avenir, il le voit dans la mode, même si tout reste ouvert. «A Paris, il y a quatre shootings par jour, détaille Vincent. En Suisse romande, deux par mois». Mais il n'idéalise pas la capitale française. «Paris, c'est aussi métro-boulot-dodo, le stress permanent».

Première déformation professionnelle, le jeune styliste porte un regard de connaisseur sur les décors de cinéma. «La série «Lost», par exemple, c'est incroyable: ils ont désossé un avion. La plage n'est qu'une route, mais on n'y voit que du feu». Dans «Palais royal!», il trouve que les rideaux ne sont pas à la hauteur: «Du synthétique à deux balles!»

Il dit qu'à Paris, on l'a parfois confondu avec Jérémy Chatelain de la Star Ac. Mais ça ne devrait pas durer. Que son nom figure au générique ou non, il est, il sera Vincent. / JLW

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