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«Le marché suisse n'est pas bloqué par Coop et Migros»

Le rachat des hypermarchés Carrefour par Coop a été une opportunité pour combler le retard pris dans le développement des grandes surfaces de vente (plus de 4500 m2). Autorisée par la Comco fin mars, l'opération ouvre de nouvelles perspectives à la coopérative bâloise. Rencontre. «Le départ de Carrefour a été considéré par Coop comme une excellente façon de rééquilibrer ses forces de vente», a indiqué hier, de passage à Genève, Raymond Léchaire, directeur pour la région de vente Suisse romande. «La coopérative manquait de grandes surfaces avec tout sous la main pour le client».

06 juin 2008, 12:00

Pour quelque 470 millions de francs, l'opération réalisée en 2007 avec Carrefour a permis à Coop de doubler le nombre de ses hypermarchés, passés de 12 à 24. «Avec parfois quelques inconvénients, comme à la Chaux-de-Fonds, où nous venions d'investir et où nous disposons de deux magasins l'un à côté de l'autre», a ajouté Raymond Lechaire.

Pour l'avenir, les prévisions à deux ou trois ans restent toutefois prudentes. En terme de parts de marché, le bénéfice estimé après le rachat des douze magasins Carrefour devrait cependant se chiffrer autour du millard de francs. Dans cette perspective, la stratégie du distributeur a été orientée vers une offre élargie pour satisfaire aussi les communautés étrangères présentes en Suisse. «Coop a rajouté plus de 2300 produits proposés par Carrefour, notamment des produits français de marque internationale, et quelque 200 à 300 articles portugais et espagnols».

Au total, Coop référence 70 000 produits dans ses hypermarchés. Théoriquement le même partout, «l'assortiment va forcément varier en fonction de la taille des magasins comme à Genève, entre la Praille et celui de Vernier qui profite de 2000 m2 de plus».

Le visage des nouveaux hypers à l'enseigne Coop changera surtout à partir de 2009. «Nous réaliserons d'importants investissements, comme à Genève, où le potentiel est exceptionnel», a précisé Raymond Léchaire.

Coop se prépare aussi activement pour riposter à l'attaque de la concurrence du hard-discount. «Aldi annonce 250 magasins en Suisse dans les cinq ans, et ouvre un à deux magasins par mois. On sait que Lidl veut démarrer tout de suite avec une centaine de magasins». Les deux hard-discounters allemands sont considérés comme des concurrents très durs. «Ils ont pris une place et là où ils sont, comme à Bulle (FR), ils font le plein. Cela signifie qu'il y avait du potentiel». Leur présence a sans doute rendu moins difficile le rachat des hypers Carrefour par Coop. Selon Raymond Léchaire, «contrairement à ce qu'expriment beaucoup de politiques», le marché suisse n'est pas bloqué par le duopole Coop et Migros.

«Il existe deux grandes enseignes dans un pays minuscule. Or, la plus grande des deux ne réalise pas, sur toute la Suisse, le chiffre d'affaires de la grande distribution dans le Bade-Wurtemberg en Allemagne», a-t-il expliqué. «Si la Suisse veut pouvoir exister dans le rapport de force lié aux achats, elle doit disposer de grandes sociétés».

Cette logique a conduit Coop à trouver plusieurs moteurs à sa croissance future. Via l'alliance de distributeurs européens indépendants Coopernic, la coopérative suisse est entrée au capital d'Iki, actif sur les marchés letton et lituanien. Un accord qui en préfigure d'autres. / ats

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