Membre du collectif Climage, le Lausannois Stéphane Goël a réalisé plus de vingt films, dont «Que viva Mauricio Demierre» ou «Prud’hommes». Après avoir abordé la mort et l’au-delà dans «Fragments du paradis», il est parti sur une île au large du Chili sur les traces d’un Bernois qui en a fait «son petit royaume». Rencontre avec un réalisateur adepte d’un cinéma du réel qui pose des questions existentielles et politiques.
Stéphane Goël, comment avez-vous découvert l’histoire d’Alfred von Roth?
La littérature du voyage, de la piraterie et «Robinson Crusoé» appartiennent à mon enfance. «La véritable histoire de Robinson Crusoé» mentionne que l’île où il a été abandonné a été colonisée à la fin du 19e siècle par un Suisse, l’aristocrate bernois Alfred von Rodt.
Je me suis demandé comment il s’est retrouvé gouverneur dans l’océan Pacifique, et avec Céline Pernet, assistante-réalisatrice et ethnologue, on a découvert dans les archives de...