Vendredi, l'Ecole d'arts appliqués (EAA) de La Chaux-de-Fonds ouvre pour la première fois les portes de l'atelier de sa nouvelle filière de «designer d'objets horlogers». Une manière de l'inaugurer et de titiller les vocations des douze futurs étudiants qui feront partie du cercle de la 2e volée qui commencera ses deux ans de formation plutôt intensive à la rentrée d'août.
Attention: la formation de niveau ES (école supérieure) est destinée à ceux qui ont déjà un CFC, avec en plus sélection sur dossier et examen d'entrée. La formation est lourde: 45 périodes, plus du travail à la maison. «Nous cherchons ceux qui ont la fibre, cette petite lumière dans l'il, le cerveau et les mains», illustre le directeur de l'EAA Marc Pfister.
Les douze de la volée qui a inauguré la filière l'année dernière ont été retenus parmi 25 candidatures, presque sans pub. «Ils proviennent principalement de l'espace Bejune et sont bijoutiers - la profession idéale - graveurs, dessinateurs en microtechnique ou horlogers.»
Mais que demande-t-on à ces futurs designers? De concevoir et réaliser l'intégralité de l'habillage de l'objet horloger. Jusqu'à l'an dernier, les concepteurs issus de l'industrie, de l'architecture ou de la bijouterie se formaient sur le tas. Ils avaient soit les compétences esthétiques, soit les techniques, mais il manquait un maillon dans la chaîne horlogère. «C'est un créneau unique en Suisse et, à ma connaissance, dans le monde», avance Marc Pfister, qui rappelle que l'EAA était à l'origine (1873) la première école d'arts destinée à la formation des horlogers et décorateurs.
Et la crise là-dedans? «J'ose espérer pour nos designers que dans deux ans l'horlogerie aura repris», répond le directeur. /ron
Portes ouvertes de la formation de designer d'objets horlogers, Paix 60, vendredi de 16h30 à 20h30, séance d'information à 18h30