C’est la plus utile des conférences.
Jeudi au Club 44, Nuccio Ordine viendra parler de «l’utilité de l’inutile». Oxymore que l’éminent professeur de littérature italienne érige en manifeste dans un livre éponyme (éd. des Belles Lettres, 2014). Un petit livre rouge pour combattre l’utilité dominante et le culte du profit.
Par-delà les civilisations, Nuccio Ordine convie philosophes et savants à une sorte de grand banquet platonicien terriblement contemporain. Tout le génie de la pensée humaine lui sert de caisse de résonance: l’art, l’amour, la folie, les roses, Don Quichotte «héros de la gratuité», les savoirs réputés inutiles éliminés des universités. Baudelaire y met à nu son cœur. Heidegger y tente l’équation entre «L’être et le temps».
Au 4e siècle av. J.-C., le sage Tchouang-tseu exhortait déjà à «savoir ce qui est inutile pour connaître ce qui est utile».
Mais voilà, «expérimenter l’inutile reste pour l’homme ce qu’il...