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La Ville de Neuchâtel se prépare à faire face à la déferlante Euro 2008

Du 7 au 29 juin prochain, la planète foot sera en folie. L'hébergement à Neuchâtel de l'équipe du Portugal représente un réel défi pour les collectivités publiques. Les mesures de sécurité envisagées suscitent des interrogations. Quelques réponses d'Antoine Grandjean, directeur de Police de la Ville de Neuchâtel.

04 févr. 2008, 12:00

Le Conseil communal de Neuchâtel est doublement interpellé (lire l'encadré) sur l'Euro 2008. Qu'allez-vous répondre ce soir?

Antoine Grandjean. Je réserve la primeur des réponses du Conseil communal aux conseillers généraux. Nous serons deux à prendre la parole. Mon collègue Pascal Sandoz, en charge du dossier, répondra pour tout ce qui concerne les questions générales. Pour ma part, je répondrai sur la sécurité.

Justement: l'annonce des mesures de sécurité envisagées a suscité, pour ne pas dire plus, une certaine hostilité. Allez-vous vraiment boucler la ville?

Le rôle de la Ville se résume à faire en sorte que le séjour de l'équipe du Portugal se déroule de manière optimale. Et nous jouons gros. Si cela devait mal se passer, le retour de manivelle serait terrible. Mais le terme de «bouclage» ne convient pas. Les mesures prises le seront en fonction des heures de la journée et des circonstances particulières.

Et vous avez peur que cela se passe mal?

Pas du tout. Rappelez-vous Expo.02. On nous avait prédit les pires catastrophes. Pourtant, tout s'est bien passé. Et il faudrait être de mauvaise foi pour prétendr-e que la ville a été bouclée!

Donc les mesures envisagées, telles que nous les avons présentées (notre édition du 22 décembre), ne seront pas appliquées telles qu'annoncé?

Encore une fois, je ne peux pas anticiper sur les réponses qui seront données ce soir. Sur le principe, il faut retenir que la Ville n'a aucune volonté délibérée de boucler ou de restreindre quoi que ce soit: elle doit seulement assurer les conditions cadre et répondre aux exigences de sécurité et de calme de l'équipe, du public et des habitants. Or nous pouvons nous attendre à ce que la ferveur - ou le dépit - populaire s'exprime, et qu'il s'exprime dans la rue. Dans ce cadre, des débordements sont imaginables et des restrictions inévitables. Mais il reste beaucoup d'inconnues.

Par exemple?

A ce jour, nous n'avons pas la certitude que l'équipe utilisera les installations du Chanet. Beaucoup d'autres choses ne dépendent pas de nous. Nous devons donc travailler de multiples variantes en nous efforçant de nous rendre le plus autonome possible des décisions des autres instances.

Au vu des difficultés qui s'annoncent, n'est-ce pas déraisonnable d'avoir accepté une équipe nationale dans un hôtel situé au centre-ville?

Ce n'est pas forcément le site que nous aurions choisi. Mais la Ville doit assumer, comme elle le ferait pour toute autre manifestation.

Elle aurait pu dire non.

On peut dire non à tout. Et se transformer en bourgade chez qui plus personne n'a envie de venir. Je crois sincèrement que les retombées économiques et en terme d'image seront énormes, même si elles sont difficiles à chiffrer. Donc je pense que cela vaut la peine de faire le maximum pour que tout se passe bien.

Combien ça coûtera?

Je n'articule pas de chiffres, c'est prématuré. Cela dépend de beaucoup de facteurs encore inconnus. L'équipe va-t-elle rester longtemps dans la course ou non? Va-t-elle déployer une grande activité en ville et à l'extérieur? Quelle sera la part prise en charge par le canton?

Et qui paiera le manque à gagner éventuel des commerçants?

Avec le monde qu'il y aura en ville - imaginez seulement le nombre d'hôtes portugais! - les commerçants n'ont rien à craindre. Sur le principe, on peut dire que la Ville, qui n'organise rien, elle ne fait que son travail en assurant la sécurité publique, ne dédommagera personne. Si des exigences de l'organisation impliquent des pertes économiques, ce sera bien sûr à l'organisateur de les assumer.

Quel est votre plus gros souci?

C'est de disposer du personnel nécessaire. Car la police de la Ville n'a pas les moyens d'assumer seule une telle charge. Et la police cantonale est sollicitée aussi par ses partenaires au niveau suisse, tout en devant assurer la sécurité de l'UBS Arena à La Chaux-de-Fonds. /LBY

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