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La toute dernière fois

Un «enterrement» de première classe samedi soir à l'Ancienne poste. Une mégafoule a fêté en musique la fin des activités culturelles de l'association du même nom. Mais on ne sonnait pas le glas de l'Ancienne... La der de der. Samedi soir à «l'Ancienne», on fêtait des adieux. C'était la toute dernière soirée organisée par l'Association de l'Ancienne poste fondée en 1997. Jusqu'à point d'heure, une mégafoule de copains, d'amis, d'anciens de l'Ancienne, dont Cathy Strahm, Lionel Aebischer, Bastien Reber, Joël Zurcher, Frédéric Erard, ou encore David Taillard qui fut le moteur de l'association, ont joyeusement célébré «l'enterrement». Au rythme soutenu des deux groupes à l'affiche, The Raspoutine Smoked Band et The Rambling Wheels. «On était très heureux de finir de cette manière plutôt que sur un bide», confie Jérôme Heim, l'un des fondateurs de l'association. «Ça nous a donné envie de continuer ailleurs, sans regret aucun».

20 nov. 2006, 12:00
«Je doute que cela passe bien, de détruire un bâtiment de cette importance»

Nombre de spectateurs se trompaient de porte, se dirigeant tout droit vers l'entrée principale... C'était un peu plus à l'est, les gars! En effet, les locaux qui avaient été retapés à grand renfort d'huile de coude, des heures, des semaines, des mois d'enthousiasme fou, ne sont plus disponibles pour des grandes soirées, vu les nouvelles normes incendie.

Cette dernière soirée était donc organisée à côté, dans une salle assez grande pour héberger tout ce monde, mais question confort, c'était plutôt vétuste. Se retrousser les manches à nouveau? L'association n'en avait plus le courage. Sa motivation s'était peu à peu étiolée. Et puis il faut bien le dire, elle en avait un peu assez d'être tenue responsable de tout ce qui se passait à l'intérieur du bâtiment... Mais elle ne se dissout pas. Elle continue d'exister en tant que mouvement de défense du bâtiment.

Car le glas de l' Ancienne n'a pas encore sonné. Elle continue d'héberger nombre de locataires dont les Francs-Habergeants et la Musique scolaire. «Et il n'y a toujours pas de solution de rechange», rappelle Jérôme Heim qui connaît le dossier à fond. Il a consacré son mémoire d'ethnologie à l'Ancienne, dont la partie historique devrait être publiée dans la «Nouvelle revue neuchâteloise».

L'avenir? Le Conseil général se prononcera l'an prochain sur un crédit de rénovation. Ses pronostics? «C'est du 50-50! (rires) Je n'en sais rien. Pour l'instant, la balle est dans le camp du Conseil communal qui devrait encore affiner le rapport au Conseil général». En effet, Jérôme Heim avait été mandaté par l'exécutif pour élaborer divers scénarios en réponse à une motion Zennaro déposée en 1998. Il présentait des solutions de rechange pour les nombreux locataires, solutions devenues obsolètes, les locaux proposés ayant été vendus entre-temps.

Mais il y a encore des cartes à jouer. L'Etat a accepté d'accorder une subvention en cas d'assainissement, à la suite d'une lettre d'intention signée par les Villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle reconnaissant l'importance régionale du bâtiment, tant du point de vue patrimonial que culturel. Et puis, au moment où les deux villes s'apprêtent à être candidates au patrimoine mondial de l'Unesco, «je doute que cela passe bien, de détruire un bâtiment de cette importance». / CLD

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