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La tentative d'escroquerie à l'assurance a tourné au fiasco

24 sept. 2008, 10:00

En ouverture de la quatrième semaine du procès «Ulysse», le Tribunal pénal économique de Neuchâtel s'est penché hier sur diverses infractions à caractère économique.

La première fait suite au braquage d'une camionnette qui transportait de l'or horloger appartenant à l'entreprise Rolex (notre édition du 9 septembre). Le «cerveau» du casse avait obtenu du commanditaire présumé qu'il signe pour lui un leasing pour une Audi S8, en guise de salaire.

Mais le simple entretien d'une telle voiture coûte cher, et le «cerveau», par ailleurs endetté jusqu'au cou, ne peut bientôt plus l'assumer. Le commanditaire du braquage, à l'époque patron d'une entreprise de fournitures horlogères du Locle aujourd'hui liquidée, lui demande alors de la faire disparaître pour lui permettre de toucher l'assurance et de mettre fin aux mensualités du leasing. Le «cerveau» remet donc la limousine à un complice, chargé de la revendre en région parisienne, puis s'en va déclarer le prétendu vol à la police, en compagnie du propriétaire officiel de l'Audi. Mais les choses ne se passent pas comme prévu: tout d'abord, le complice parisien ne parvient pas à fourguer la voiture et finit par l'incendier. Ensuite, l'assurance se doute rapidement de quelque chose et refuse de payer.

Sur le banc des accusés, le patron loclois a nié avoir eu connaissance de l'arnaque. Il a affirmé que c'était le patron d'une entreprise de polissage, également prévenu dans le cadre du dossier «Ulysse», qui l'aurait convaincu d'accorder le leasing au «cerveau». Le polisseur, comme le «cerveau», l'ont traité de menteur. «Ces patrons, ils se croient au-dessus de tout», a lancé ce dernier. «Il faut aussi qu'ils assument leurs conneries». La deuxième affaire implique le «cerveau», un complice (également mouillé dans le casse commis dans l'entreprise RSM - notre édition du 10 septembre) et une photocopieuse couleur perfectionnée. Avec cette dernière, payée la bagatelle de 33 000 fr. avec l'argent du hold-up commis chez RSM, les deux complices ont tenté de fabriquer des fausses coupures de 20 dollars. En vain. «La photocopieuse, on savait pas la faire marcher», a affirmé l'un des prévenus.

Selon les deux comparses, ce serait l'industriel Jean-Pierre Jaquet (qui pour ces faits bénéficie d'un non-lieu pour insuffisance de charges) qui leur aurait demandé d'acheter pour lui cette photocopieuse, voulant éviter que son nom apparaisse dans la transaction. Les deux hommes auraient ensuite fait de simples «tests». Devant le scepticisme apparent des juges, l'un des prévenus a reconnu avec une logique imparable que «ça restait malgré tout des faux billets, puisqu'on a fait des photocopies d'un vrai billet». Toujours est-il que la photocopieuse finira chez Jean-Pierre Jaquet, où, suite à un arrangement un peu confus, elle se trouverait toujours aujourd'hui.

La dernière affaire concerne le cambriolage d'une villa, à La Chaux-de-Fonds, impliquant le «cerveau» et un autre complice. Après avoir dérobé un petit coffrefort, les deux hommes s'étaient rendus dans la cave du patron polisseur - prévenu ici de recel - pour tenter d'ouvrir le coffre à l'aide d'une perceuse. Le polisseur a assuré aux juges qu'il n'était au courant de rien. Il aurait simplement découvert les deux hommes en rentrant chez lui, et les aurait sommés de déguerpir. A-t-il été dans cette affaire l'innocente victime de ses mauvaises fréquentations? Ce sera à la cour d'en décider.

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