Le secteur psychiatrique stationnaire neuchâtelois, selon une récente étude, est surdimensionné. Il y a trop de lits, alors que le secteur ambulatoire est trop peu développé. L'organisation actuelle est en outre trop centrée sur les institutions, pas assez sur les patients.
Aux yeux du groupe de travail mandaté par le Château, il s'agit donc de décloisonner les établissements et institutions psychiatriques, en les regroupant et en les organisant en filières dans un Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP) doté d'une direction générale unique. Et aussi de déplacer l'activité stationnaire vers l'ambulatoire. La baisse du nombre de lits, le développement des consultations et une diminution du personnel administratif doivent permettre «une meilleure utilisation des ressources humaines et financières», lit-on dans le rapport.
Près de 700 personnes travaillent dans le secteur psychiatrique public (hôpital cantonal de Perreux et institutions subventionnées), qui a coûté plus de 83 millions de francs en 2005. Tout en se montrant très prudent, le Conseil d'Etat estime que la réorganisation pourrait permettre une économie de l'ordre de 8,5 millions de francs. Soit plus de 10% des coûts de fonctionnement de l'ensemble des institutions concernées.
Même si d'autres institutions pourraient le rejoindre par la suite et que des partenariats seront développés, le CNP serait constitué au deuxième semestre 2007 par l'hôpital de Perreux, la Maison de santé de Préfargier, la clinique de la Rochelle (Vaumarcus) et le Centre psychosocial neuchâtelois, présent à Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds. Tout leur personnel serait repris par le nouvel établissement de droit public.
Cependant, à terme, le nombre de sites de la psychiatrie cantonale devra être réexaminé, écrit le gouvernement. Des missions pourraient être déplacées ou supprimées, et «la fermeture d'un ou plusieurs sites n'est donc pas exclue».
Aussi, même si, pour la grande majorité du personnel, l'activité professionnelle ne va pas changer, la restructuration pourra impliquer des transferts ou des replacements de collaborateurs. Ceux-ci bénéficieront des conditions offertes par la convention collective Santé 21.
Les fondations privées concernées ont déjà donné un préavis favorable à ce regroupement. L'avant-projet est mis en consultation auprès des milieux de la santé, des associations professionnelles, des partis politiques et des assureurs-maladie. Le Conseil d'Etat devrait adopter cet automne un rapport définitif et le soumettre au Grand Conseil. / AXB