Les plus jeunes de l'équipe se pointent enfin, dans les couloirs du collège des Crêtets... «Vous venez déranger les trois fantastiques?» Des rires un peu forcés viennent ponctuer cette boutade adolescente.
Valentin Bonny, Jérémy Voegtlin et Gilles Tripet: ce sont eux, les trois «fantastiques». Les trois chanceux, surtout, eux qui ont encore plusieurs belles années à faire les malins dans les catégories juniors, tout en ayant le privilège de jouer en LNB aux côtés de leur entraîneur-idole Pavel Uvarov.
Titulaires en deuxième ligue, les jeunes Chaux-de-Fonniers évoluent à tour de rôle au sein de la deuxième équipe du BCC: «Ce choix s'inscrit dans notre politique accrue de formation», explique le responsable interclubs Lucien Steinmann.
Gilles Tripet (membre des cadres nationaux) vivra son baptême du feu ce week-end: «Pas tout à fait... Il y a deux ans, on avait remplacé en LNB. Mais on était trop petit, on ne savait pas ce que c'était.» Un nouvel éclat de rire vient saluer cette poussée de testostérone. A ce stade de développement, la substance est joyeusement naturelle. L'effet est même contagieux, la réflexion semble filer des boutons au quadragénaire Pavel Uvarov: «A vous décourager de faire des gamins!», sourit «Pascha», marié à «Macha» depuis plusieurs années. Dans le fond, il est fier, le tsar.
Si Valentin Bonny avoue avoir eu «les boules» de jouer en double à côté de l'ancien champion de Russie, c'est bien parce qu'il est «motivé à deux cents pour cent. Les résultats sont déjà là. Valentin a piqué un set à un joueur classé A, et Jérémy a remporté deux matches sur trois. Avec cette équipe, nous sommes champions de Suisse dans deux ans», s'enflamme Pavel Uvarov. «Disons trois ou quatre», tempère Maria Uvarova. Les titulaires de la première équipe ont donc du mouron à se faire...
En attendant, Valentin, Jérémy et Gilles affûtent leurs armes: «Oui, contre des gars de 25-30 ans. Ils ont déjà une meilleure technique que les vieux (sic!). Et surtout un sacré physique!» Plus mature, Céline Tripet (membre des cadres nationaux) est consciente de sa chance: «Avec Pavel, en mixte, j'apprends beaucoup. Il apporte des idées, des corrections. En évoluant avec un joueur de calibre supérieur, on saisit peu à peu ce qu'il reste encore à accomplir. En plus, l'ambiance est fantastique!»
Son entraîneur enchaîne: «Ce club est solidaire. Sacha Criblez aurait très bien pu arrêter après son titre de champion de Suisse. Au contraire, il donne un coup de main aux jeunes. L'esprit de corps est épatant, les juniors de troisième et quatrième ligue viennent encourager la LNB!»
Ultime boutade lancée au journaliste par les trois «fantastiques»: «Tu veux un autographe?» / VCO