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La gauche de la gauche neuchâteloise réclame une formation obligatoire jusqu'à 18 ans

Le groupe Pop-Verts-Solidarités propose au Grand Conseil de prolonger la formation obligatoire jusqu'à 18 ans, se basant sur un texte approuvé par le canton de Genève en votation populaire. Le gouvernement annonce qu'il combattra cette proposition.

21 août 2018, 18:18
Des élèves à Uetikon (ZH) en août 2018

Le groupe popvertsol propose au Grand Conseil neuchâtelois de prolonger la formation obligatoire jusqu’à 18 ans, se basant sur un texte approuvé par le canton de Genève en votation populaire. Le gouvernement annonce qu’il combattra cette proposition.

Le groupe parlementaire regroupant les trois formations POP, Verts et Solidarités demande une modification de la Constitution neuchâteloise pour rendre la formation obligatoire jusqu’à la majorité au moins. Un projet qui sera soumis au Grand Conseil et doublé d’une initiative populaire.

Chiffres «alarmants»

Le projet se veut une réponse à une «évolution inquiétante des chiffres de jeunes gens qui se trouvent sans solution d’avenir au sortir de l’école obligatoire», explique la députée POP Sarah Blum. Seuls 87% des jeunes Neuchâtelois jusqu’à 25 ans sont titulaires d’une première certification de degré secondaire 2. Ce taux est particulièrement bas à La Chaux-de-Fonds (81,8%) et au Locle (83,3%) alors qu’il est de 93,5% dans le Val-de-Travers, et de 85,3% à Neuchâtel selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique cités par le POP.

Ces données montrent un écart par rapport à la moyenne nationale de 90,9%. Pour les initiants, il manifeste un degré de formation relativement bas, qui précarise l’avenir des personnes concernées. Rendre la formation obligatoire jusqu’à 18 ans forcerait l’Etat à trouver des solutions pour tous les jeunes sortants de l’école en améliorant leurs chances sur le marché du travail par la suite.

Places d'apprentissage insuffisantes?

Sarah Blum indique que son parti et ses alliés regrettent que le canton supprime des classes de formation professionnelle à plein-temps.
«Nous ne contestons pas du tout la volonté du gouvernement de favoriser l’apprentissage dual (en entreprise). Le problème, c’est que le nombre de places d’apprentissage n’augmente pas dans les mêmes proportions que le nombre de places en école diminue.»

Le projet se base sur une politique déjà mise en œuvre à Genève, qui avait été soutenue par les partis et votée à la majorité populaire.

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La bataille sera toutefois rude à Neuchâtel, concèdent les initiants réunis ce mardi matin au siège chaux-de-fonnier du POP. Le PLR loclois Jean-Paul Wettstein a fait part de son opposition au projet à l’antenne de la RTS lundi soir déjà. Quant à «l’allié» socialiste, il risque d’accueillir fraîchement le dossier, suppute le président du POP, Daniel Ziegler. «Le parti risque de vouloir laisser les mains libres à sa ministre.»

De fait, la ministre en charge de l’éducation a promis, dès le projet connu, de combattre l’initiative. Monika Maire-Hefti conteste en effet l’augmentation du nombre de personnes sans solution à l’issue de la formation obligatoire, et estime que l’Etat met à disposition suffisamment de solutions pour que les jeunes puissent trouver leur voie au terme de l’école obligatoire.

L’exemple de la fin de la dernière année scolaire, en juin, est détaillé par la ministre. Elle indique qu’à cette période, 114 personnes se trouvaient sans projet de formation ni emploi dans le canton. Entre juin et août, 43 d’entre elles ont trouvé une solution transitoire d’une année complète (stage ou semestre de motivation). Vingt-cinq ont trouvé une solution durable de formation professionnelle (CFC ou AFP). Vingt et un dossiers sont encore ouverts. Enfin, 25 personnes n’auraient jamais donné suite à aucune des trois sollicitations personnelles de la part du département.

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