On en apprend tous les jours. Les faits reprochés à Pierre (prénom fictif) sur fond de conflit conjugal, dont contrainte, séquestration et enlèvement, se sont totalement dégonflés lundi matin au Tribunal de police de La Chaux-de-Fonds, avec un retrait de plainte.
Restait une infraction à la loi sur les stupéfiants. Le tribunal reprochait plus précisément à Pierre d'avoir épisodiquement fumé de la marijuana pendant quelques mois. Environ une fois par semaine. Un délit repéré... sur dénonciation.
Pierre affirmait, premièrement, que, depuis qu'il avait retrouvé du travail, il ne fumait plus et, deuxièmement: «Je fumais à la maison, mais c'est légal.»
«Non, monsieur!», a répliqué la présidente Claire-Lise Mayor Aubert. «Et pourquoi est-ce que c'est légal à Bienne?», rétorquait Pierre. Son avocat s'est empressé de mettre les points sur les «i»: à Bienne non plus, ce n'était pas permis, même s'il y avait davantage de tolérance.
«Un des mérites de cette audience, c'est que mon client a appris aujourd'hui officiellement que fumer de la marijuana reste et demeure interdit.» La présidente a enfoncé le clou: «C'est illégal sur tout le territoire suisse, y compris à la maison.» Pierre se laissait difficilement convaincre: «Mais je connais plein de gens qui fument!» «Il y a beaucoup de gens aussi qui font des excès de vitesse», rétorquait la présidente, pas trop contente de cette attitude. D'autant moins que Pierre a jugé bon, à la fin des délibérations, d'asséner que «ce n'est pas bien fait, la loi!»
Compte tenu de toutes les circonstances, y compris de la situation financière guère florissante de Pierre, il a été condamné à une amende de 200 fr. et à des frais - considérablement réduits - de 150 francs. /cld