Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La fin du héros qui n'existait pas

Destiné à un public familial, «L'île de Nim» est un film d'aventures divertissant qui joue de façon honnête avec l'imaginaire enfantin. Utilisée à contre-emploi, Jodie Foster en sert la morale sans faire de chichis. Tirée du roman publié en 2002 par l'écrivaine américaine Wendy Orr, cette production assez luxueuse a pour décor une île sauvage où se royaume Nim, une gamine de dix ans qui vit avec son père Jack, un biologiste spécialiste du plancton un brin esseulé. Entourée d'animaux de compagnie assez particuliers (une otarie, un pélican et un iguane), elle transcende sa solitude en vivant moult péripéties imaginaires avec l'aventurier Alex Rover dont elle a connu les exploits par livres interposés.

09 avr. 2008, 12:00

Tout se précipite le jour où Jack est victime d'un incident technique en haute mer qui l'empêche de rentrer à bon port. Laissée à elle-même, Nim doit alors défendre «son» île contre des pirates dénués de tout scrupule. Fort démunie, elle appelle naïvement à la rescousse son héros favori, ignorant qu'il s'agit d'un personnage fictif né de l'imagination d'une romancière très peu portée sur l'héroïsme. Emue par cet appel au secours, Alexandra Rover quitte son cocon urbain pour prêter main-forte à sa lectrice candide, jetant par-dessus bord les innombrables phobies dont elle se croit atteinte?

En dépit de son récit cousu de fil blanc qui débouche sur une recomposition familiale guère surprenante, le deuxième long métrage de Jennifer Flackett et Mark Levin échappe agréablement au formatage habituel du film dit «familial»? Leur scénario met ainsi en avant le caractère compensatoire des aventures imaginaires auxquelles se prête leur protagoniste. En donnant au même acteur les rôles du père de Nim et du héros sans peur ni reproches fantasmé par la gamine, les deux cinéastes offrent au public préadolescent matière à réflexion sur notre besoin irrépressible d'identification. Prêtant ses traits à Alexandra Rover, femme de lettres maniaque et agoraphobe, Jodie Foster ?uvre avec une belle générosité dans la même veine démystificatrice. Au final, elle aura certes produit un effort méritoire pour tenter de se montrer à la hauteur des attentes de sa jeune admiratrice, mais personne n'en aura été dupe. Honnête, on vous le disait? / VAD

Neuchâtel, Apollo; La Chaux-de-Fonds, Scala 1; 1h36
Votre publicité ici avec IMPACT_medias