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La chronique de Christophe Bugnon: grillades en juin, noyade en juillet

Retrouvez la chronique hebdomadaire de l'humoriste neuchâtelois sur notre site. Ce vendredi, Christophe Bugnon se lâche sur... les grillades du mois de juin.

23 juin 2017, 13:42
/ Màj. le 23 juin 2017 à 14:00
Portrait de Christophe Bugnon    La Chaux-de-Fonds, le 10 novembre 2016  Photo : Lucas Vuitel

L’arrivée des beaux jours, que dis-je, de la canicule – à La Chaux-de-Fonds, une canicule, c’est quand on peut parler dehors après 22 heures sans que ça fasse de fumée – nous gratifie non seulement des sandales à chaussettes et autres mollets disgracieux, mais aussi du must de l’été: le barbecue. Tous au jardin, on fait des grillades. Chic, mon rhume des foins avait peur de ne pas pouvoir bien jouir des pollens en rut. Si vous voulez faire profiter vos amis – si vous en avez – de votre jardin – si vous en avez, l’un amenant l’autre–, c’est LE week-end idéal.

Pour le barbecue, il y a des règles immuables. D’abord, ce sont les hommes qui cuisinent. Ils font les saucisses. Ce qui laisse du temps aux femmes pour faire les entrées, les salades, les desserts et la vaisselle. Le nettoyage du gril lui est aussi une affaire d’homme (ou alors de femme si vraiment elles estiment nécessaire de le faire plus d’une fois par an).

Avant de cuisiner, l’homme doit dépenser l’équivalent de six mois de repas pour acheter le barbecue. Pas le modèle à 49 fr. 90, non, parce que c’est celui-là qui lui a fait rater les grillades l’an dernier. Non, celui à 1290 fr., en action. Avec les roulettes pour pouvoir le déplacer de la terrasse à la terrasse. Le grand modèle, celui qui permet de griller plus de 16 côtes de bœuf d’un coup. Vu le prix de la côte de bœuf et du gril on va surtout griller du cervelas cette année. C’est important pour l’égo du mâle, le choix de l’outil. Maintenant que les dames ont leur mot à dire sur la voiture, le barbecue est (avec la vasectomie), le dernier bastion où compte l’avis de l’homme.

En tant que convive, on découvre alors que grillade peut rimer avec cuisson lente. Pas au niveau du goût, mais au niveau de la durée. Parce que le charbon de bois que tu as acheté chérie, il ne chauffe pas. Il aurait peut-être fallu l’allumer plus tôt, genre avant l’apéro. On découvre aussi qu’un aliment peut être cru dedans, et cramé dehors. Et que ce n’est pas bon. Ne vous inquiétez pas, quand vous aurez fini de manger pas cuit, il y a toujours un malin qui va dire: «C’est dommage, maintenant le gril est assez chaud.»

Je vous passe les autres désagréments, comme l’incident diplomatique pour savoir si la côte de bœuf, c’est 5 minutes puis 10, ou le contraire. Si il faut la laisser reposer à mi-cuisson ou à la fin, dans du papier d’alu, le côté brillant dedans ou dehors: ça tient de la guerre de religion et ça finit généralement en pugilat. Mais ce n’est pas grave, on a onze mois pour oublier. Si vous n’avez pas tout bien compris au barbecue, au mois de septembre, je ne vous parlerai de mon initiative demandant le rétablissement de la peine de mort pour ceux qui essaient de griller un cervelas sur un feu de torrée. 

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