«Au départ, nous ne cherchions pas forcément à faire le lien avec Noël, nous avions juste envie d'ancrer ces deux histoires de couple dans un quotidien qui puisse permettre une identification», explique Robert Sandoz. A l'arrivée, les personnages de ces ?uvres méditerranéennes évoluent en pulls de laine dans un joli décor nordique et épuré, fleurant bon les Noëls idéalisés tels que les illustre «la pub Coca-Cola», compare-t-il.
Rapports de séduction, jalousie, sont au c?ur de ces pièces qui se jouent dans un espace restreint et un format musical réduit à un seul piano, tenu par Coraline Cuenot. Le metteur en scène use encore de la comparaison pour situer la cohérence du projet, initié par le baryton Ruben Amoretti: «Toutes proportions gardées, je rapprocherais ce projet à du Vincent Delerm, c'est de l'opéra minimal et drôle, et quotidien».
Que Ruben Amoretti ait fait appel à un homme de théâtre pour mettre en scène des ?uvres lyriques obéit bien sûr à une intention. Celle de travailler la théâtralité de ces partitions. «Sans parler de parcours psychologique, nous avons voulu, néanmoins, que les personnages soient crédibles. Le style de jeu se démarque de la commedia dell'arte, les émotions intimes y ont leur place». Robert Sandoz salue à cet égard la souplesse de ses interprètes, Ruben Amoretti, Laurence Guillod et Daniele Pintaudi, tous animés par la même envie de s'engager pleinement dans ce travail-là.
Pour le metteur en scène il s'agit d'une première incursion sur le terrain de l'opéra, même s'il avait déjà marié intimement musique et théâtre dans «Océan mer». «Cet opéra me permet d'exagérer plus que je ne pourrais le faire au théâtre. A un duo d'amour intime complexe succède par exemple une explosion totale de jalousie justifiée par la puissance de la musique. J'ai découvert que la musique autorise plus qu'elle n'enferme». / DBO
La Chaux-de-Fonds, Théâtre populaire romand, samedi 15 et vendredi 21 décembre à 20h30, 16 décembre à 17h, 19 et 20 décembre à 19h.