L'hôpital licencie et externalise une partie de son service technique

Le service technique de l'hôpital de La Chaux-de-Fonds sera amputé du tiers de ses effectifs au printemps. Au sein du personnel, certains estiment que l'hôpital perd son âme et voient là une stratégie politique pour affaiblir le site de La Chaux-de-Fonds. Réactions d'Hôpital neuchâtelois. Ils ont entre huit et 24 ans de service au sein de l'équipe technique de l'hôpital de La Chaux-de-Fonds. Peu avant Noël, quatre d'entre eux ont appris que leur poste serait supprimé au 31 mai prochain.

29 janv. 2008, 12:00

«On ne nous a fait aucun reproche sur nos compétences mais ils n'ont plus besoin de menuisiers, de chauffagistes, de plâtriers... Pour rester, il faut avoir un diplôme d'électricien. Les employés du sanitaire, ils n'en veulent plus», confient l'un d'entre eux, dépité.

Le service technique passera donc de dix à six personnes. Ces dernières, fortes d'une base électrique, conserveront leur poste et devront assumer ce passage. «C'est impossible. Ils n'ont déjà pas le temps matériel de tout faire. Et tout ce qui est alimentation des fluides médicaux, ça ne s'improvise pas. Il y a une base légale. Eux n'ont ni le temps ni les papiers ni la compétence!», dénonce un collègue mis à pied. «Le but de la direction, c'est de signer un contrat cantonal avec une entreprise de maintenance, comme c'est déjà le cas à Neuchâtel», devine-t-il. «Mais, dans ce secteur, il faut être très réactif. Et, à La Chaux-de-Fonds, le bâtiment est complexe, beaucoup plus vétuste que celui de Neuchâtel.»

Francis Bécaud, directeur de logistique d'Hôpital neuchâtelois, confirme effectivement que des entreprises de maintenance externes seront mandatées sur le site de La Chaux-de-Fonds, pour des raisons à la fois économiques et organisationnelles. «Jusqu'ici, La Chaux-de-Fonds multipliait les micro-ateliers, de peinture, sanitaire, etc. L'idée, c'est d'avoir des employés totalement polyvalents, puisqu'ils assurent les services de piquet. Nous conservons les électriciens pour des raisons légales et de sécurité. Ils seront amenés à faire de petits travaux sanitaires mais cela ne devrait pas changer énormément», précise-t-il.

Reste que, dans le Haut, la rumeur enfle: «Pourquoi c'est La Chaux-de-Fonds qui trinque?», s'interroge-t-on. «Ici, on ferme services sur services. On veut affaiblir le site du Haut. C'est une volonté politique.»

Francis Bécaud se veut rassurant. «Il ne s'agit pas de démanteler l'équipe technique de l'hôpital de La Chaux-de-Fonds mais, bien au contraire, de l'adapter aux nouveaux besoins en matière de maintenance des infrastructures et équipements. Les équipes techniques des hôpitaux principaux seront configurées de manière identique, mais La Chaux-de-Fonds bénéficiera de deux collaborateurs supplémentaires pour pallier la problématique des bâtiments vétustes», souligne-t-il.

Au chapitre des économies, le rapport sur la réorganisation du service, daté d'octobre dernier, précise: «Les charges salariales en vigueur au sein d'Hôpital neuchâtelois ne sont pas compétitives avec le secteur privé (...). La diminution des charges en personnel doit couvrir les nouvelles dépenses occasionnées par les contrats de maintenance. A contrario, nous visons une amélioration globale des prestations et de fiabilité des installations.» /SYB