Du moins c'est ainsi que devrait se présenter ce binôme, et c'est dans ce sens que le Musée d'histoire va être réorganisé bientôt. «Pour l'instant, le musée rassemble des collections mais ne montre pas vraiment l'histoire de La Chaux-de-Fonds», explique la conservatrice Sylviane Musy. «Nous allons transformer la collection permanente pour mettre en avant la période fin 18e-20e siècle, l'histoire industrielle. Que les gens qui visitent la ville découvrent ici comment elle s'est développée.»
«On a besoin des musées d'histoire pour continuer à comprendre les objets du passé», dit Diane Skartsounis, conservatrice du Musée paysan, exhibant un objet énigmatique et oblong, en verre. Un biberon du 19e siècle. «Le verre est une matière noble et on voit qu'il a été traité avec beaucoup de soin, sinon il ne serait pas arrivé jusqu'à nous. Il nous parle d'une autre façon de vivre que celle de la société de consommation.»
Tout musée est confronté au choix difficile des objets, c'est encore plus vrai pour le musée historique. Le Musée paysan n'a pas de budget d'acquisition et les collections se complètent au fil des dons. «Ce qui fait qu'on ne choisit pas, on a ce qu'on nous donne. En fait, on est juste avant Emmaüs et les cassons. On reçoit des trucs pas possibles, avec parfois une perle dedans», s'amuse Diane Skartsounis. Sylviane Musy se réjouit que les gens soient devenus plus sensibles aux objets du quotidien, même si comme tous les musées le sien manque de place.
«Nous faisons les brocantes de temps en temps, quand nous choisissons de développer quelques points forts des collections. Mais il faut encore avoir les moyens de combler les lacunes.» Le musée d'histoire ne peut pas se permettre de laisser filer certains objets liés à des personnages ou des événements précis. «Le problème est de déterminer en quoi un objet est représentatif de la société urbaine de La Chaux-de-Fonds», poursuit Sylviane Musy. «Je préférerai cent fois l'enseigne métallique d'un magasin d'ici qu'un mobilier de salon superbe.» Le Musée paysan, lui, doit avoir des collections complètes sur le plan technique. «Il ne suffit plus d'avoir le botte-cul et le seau, il faut aussi avoir la trayeuse électrique.» / SAB