«Mais les pays de l'Est commencent à émerger, sous l'impulsion de la Russie» note Marcel Schiess, président de la Fédération suisse et vice-président de la Fédération internationale. «La preuve en est, nous sommes cette année en Ukraine pour les Mondiaux. Et les deux prochaines éditions se disputeront en République tchèque et en Hongrie.» Si les choses avancent vers l'Est, le reste du monde peine à sauter dans le train de la course d'orientation. «A part un ou deux Australiens, il est vrai que notre sport est «européen»» concède Marcel Schiess.
Mais il en faut plus pour freiner l'optimisme présidentiel. «En Suisse, 5000 personnes pratiquent notre sport, dont 3000 de manière régulière. Ce chiffre est en constante augmentation depuis quelques années» relance Marcel Schiess. «Par ailleurs, nous pouvons nous targuer d'être la seule fédération d'un sport non olympique à figurer dans le groupe A de performances de Swiss Olympic. Nous sommes reconnus à l'intérieur du pays, même s'il reste bien du travail pour développer notre discipline en Suisse romande (réd.: voir par ailleurs).» Si la course d'orientation se porte bien outre-Sarine, le président ne se voile pas la face et sait d'où cette popularité émane. «Les résultats et la personnalité de Simone-Niggli-Luder ont donné un autre élan à notre sport, surtout depuis son quadruplé lors des Mondiaux de Rapperswil en 2003», convient Marcel Schiess. S'il est conscient d'une certaine «Niggli dépendance», le dirigeant se veut positif. «Notre visibilité dans les médias s'améliore. Même si à la télévision, la couverture en images est encore rare - seule exception l'étape Coupe du monde organisée chaque saison en Suisse -, le suivi des résultats s'effectue de manière correcte. Dans la presse écrite et à la radio, la tendance est la même. Nous allons dans le bon sens.»
De quoi voir l'avenir sous en rose... du moins jusqu'au retrait de la locomotive Simone Niggli-Luder (29 ans). «Aujourd'hui, nous n'avons pas encore découvert la nouvelle Simone. Derrière elle, deux ou trois filles peuvent accrocher l'un ou l'autre podium. Chez les garçons, ils sont plusieurs à pouvoir y parvenir. Mais nous sommes conscients de la situation et les structures sont en place au niveau de la relève» avoue Marcel Schiess.
La solution miracle ne viendrait-elle pas de l'olympisme pour donner le coup de fouet nécessaire à la course d'orientation? «La fédération internationale y travaille» assure son vice-président. «Un dossier a déjà été déposé à deux reprises pour le ski-orientation. Mais il faut un peu de patience.» Quant aux Jeux olympiques d'été, il faudra encore une grosse décennie d'attente. «Nous travaillons pour intégrer le mouvement olympique et améliorer la visibilité de notre sport. Mais nous ne possédons pas encore suffisamment de fédérations affiliées pour briguer une place aux JO (69 sur les 75 requises). Il faut être réaliste, ce ne sera pas avant 2020 ou 2024» termine Marcel Schiess. / EPE