Votre publicité ici avec IMPACT_medias

L'Arc jurassien n'arrive pas à accueillir tous ses visiteurs

05 déc. 2007, 12:00

En Suisse, un hôtel dispose en moyenne de 24 chambres. Le chiffre tombe à 15 dans le canton de Neuchâtel, à dix dans le Jura bernois et à neuf dans le Jura. Pour les offices de tourisme concernés, le constat est clair: «L'Arc jurassien souffre actuellement d'un déficit d'infrastructures hôtelières.» De mai à octobre, relèvent-ils, le parc hôtelier «moderne» ne permet pas d'absorber la demande habituelle. Et d'appeler les investisseurs à s'intéresser à la région.

Mais pas n'importe quel investisseurs: ceux susceptibles de faire sortir de terre des grands établissements. «Pour un petit hôtelier, débourser 60 à 70 000 francs pour une chambre supplémentaire est un investissement conséquent», observe Guillaume Lachat, responsable de projet pour Watch Valley. «De plus, ça ne permettrait pas de répondre à la principale préoccupation, celle du manque de grands hôtels.»

En plus d'être insuffisamment doté en chambres, le tissu hôtelier de l'Arc jurassien est constitué d'hôtels de petite taille, disséminés sur tout le territoire. «Un éclatement de l'offre qui complique la tâche des organisateurs lors de la mise sur pied de manifestations d'envergure. Des établissements pour qui l'hébergement est une activité secondaire et qui tirent premièrement leurs revenus de la restauration», confie Guillaume Lachat.

Ainsi, lors de grands événements, «nous n'avons d'autres solutions que de dispatcher les clients vers les villes alentours. C'est frustrant!», déplore Yann Engel, directeur de Tourisme neuchâtelois. Et cela l'est d'autant plus que de grandes manifestations vont se dérouler dans l'Arc jurassien ces prochaines années: Siams, Olympiades du fromage, championnats du monde de patinage synchronisé, championnats du monde master de course d'orientation. Des rendez-vous qui attireront des dizaines de milliers de visiteurs. Guillaume Lachat l'affirme: une offre adaptée créerait la demande.

Alors, pour convaincre les gros investisseurs, l'idée est d'offrir une procédure de construction simplifiée dans des pôles touristiques délimités. «Un peu comme les zones industrielles viabilisées lancées par la promotion économique, à la suite de la crise horlogère», indique Yann Engel. La démarche répond également à la tendance des visiteurs «à tout vouloir sur place», souligne Guillaume Lachat.

Reste que le potentiel touristique de l'Arc jurassien commence peu à peu à convaincre. Un intérêt renforcé par la conjoncture favorable. La prochaine construction d'un hôtel de 80 chambres à Delémont a ainsi été annoncée la semaine dernière. «Mais ça ne va pas changer complètement le problème. Il manque encore un tel hôtel dans le Jura bernois, plutôt à La Neuveville qu'à Moutier, un aux Franches-Montagnes et un à La Chaux-de-Fonds ou au Locle», déclare Guillaume Lachat.

Quant à savoir si les grands établissements risquent de couler l'hôtellerie traditionnelle, Guillaume Lachat nuance. «Le but est de viser une autre clientèle.» Le responsable de projet de Watch Valley en veut pour preuve que 15 des 82 hôtels neuchâtelois réalisent 85% des nuitées. De là à dire que l'offre ne correspond donc pas à la demande, il n'y a qu'un pas que Guillaume Lachat n'hésite pas à franchir.

Enfin, si les investisseurs commencent à se manifester, les pouvoirs publics sont aussi conscients du déficit d'infrastructures hôtelières. La stratégie en matière touristique que le canton de Neuchâtel dévoilera la semaine prochaine devrait d'ailleurs proposer plusieurs pistes susceptibles d'y répondre.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias