L'affaire Ludovic Rocchi rebondit au Grand Conseil neuchâtelois

Une interpellation a été déposée par un député neuchâtelois dans le cadre de l'affaire Ludovic Rocchi ce mercredi. Elle demande si "le canton de Neuchâtel a sa propre définition de la liberté de la presse?"

04 sept. 2013, 15:01
Remise du prix Jean Dumur au journaliste du Matin Ludovic Rocchi pour sa couverture de l'"affaire Hainard". Ludovic Rocchi recoit le prix des mains de Gilles Pache, membre du jury du Prix Dumur a Lausanne, ce vendredi, 17 novembre 2010. (LE MATIN/Laurent Crottet) *** NO SALES, DARF NUR MIT VOLLSTAENDIGER QUELLENANGABE VERWENDET WERDEN ***

L'affaire Ludovic Rocchi rebondit devant le Grand Conseil neuchâtelois. Des députés s'inquiètent du fait que la garantie de la liberté de la presse a été mise à mal lors des perquisitions effectuées à l'encontre du journaliste du quotidien "Le Matin".

"Le canton de Neuchâtel a-t-il sa propre définition de la liberté de la presse?", s'interroge le député Mauro Moruzzi des Vert'libéraux, appuyé par sept signataires, dans son interpellation déposée mercredi. Il relève que les interventions menées au domicile du journaliste et au Tessin en août sont d'une ampleur inhabituelle, voire sans précédent, en Suisse.

L'autorité judiciaire "ne respecte ostensiblement pas le droit d'un journaliste à protéger ses sources". Seuls des cas graves et exceptionnels justifient une dérogation à ce principe, rappelle le député, qui juge que les dysfonctionnements de la faculté des sciences économiques ne sont pas de cette nature.

C'est au journaliste, visé par une plainte pour calomnie ou diffamation, de faire la preuve de ce qu'il avance quitte à trahir ses informateurs, ou de choisir de protéger ceux-ci au risque de se faire condamner. L'interpellation demande donc au Conseil de la magistrature si la liberté de la presse est défendue dans le canton de la même manière que dans le reste du pays, et conformément à la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme.

Scellés des documents

Sur le plan de la procédure pénale, le Tribunal des mesures de contraintes de La Chaux-de-Fonds a été saisi le 29 août d'une demande du Ministère public pour une levée des scellés des documents du journaliste, a indiqué mercredi la greffière. Les parties disposent à cette date de dix jours pour faire des observations avant qu'un juge ne statue sur la requête.