Jeu ennuyeux du «chat» et de la souris

13 avr. 2007, 12:00

Friand de jeunes femmes, le puissant publicitaire Harrison Hill (Bruce Willis) entame sur le Net une relation brûlante avec Veronica tout en s'intéressant aux courbes incendiaires de Katherine, une intérimaire qui s'infiltre dans sa société. Sans savoir qu'il s'agit de la même femme (Halle Berry), une journaliste d'investigation lancée sur la piste du meurtrier de son amie d'enfance.

On était prêt à suivre «Dangereuse séduction» (dont le titre original, «Perfect Stranger», rend mieux compte de la tentative) sur le terrain virtuel de la Toile, ouvert aux identités brouillées et aux vertiges de la manipulation. Hélas, l'intérêt que l'on porte à ces jeux du «chat» et de la souris ne fait pas long feu. La faute à un scénario qui sombre vite dans un embrouillamini invraisemblable, émaillé de quelques flash-back obsessionnels à peine intrigants. La faute aussi, à un cinéaste, James Foley, qui ne porte guère ce thriller plus haut qu'un banal téléfilm.

Prenant part à ce naufrage, Bruce Willis peine à assurer le minimum syndical, Halle Berry se révèle aussi lisse qu'une plume de cygne: au fil de dialogues sans consistance et faussement piquants, ni l'un ni l'autre ne parviennent à réellement nous inquiéter. C'est avec un peu plus de succès que l'ambiguïté se reporte sur Miles (Giovanni Ribisi), le troisième larron, le pote qui oeuvre en coulisses pour faire sauter les verrous des ordinateurs et entretient lui aussi d'étranges liaisons anonymes...

Trop peu pour sauver ce film, aussi ennuyeux qu'un chat d'ados sur la Toile. /dbo

Neuchâtel, Rex; La Chaux-de-Fonds, Scala 1; 1h35