David Ryce (Hayden Christensen) est un adolescent chanceux. Capable de se téléporter, il se décide à mener l'existence oisive réservée aux «jumpers» de son espèce. Quittant sa famille, David dévalise sans risque une banque et vit alors à grand train, en sautant littéralement d'un site branché à l'autre (New York, Hawaï, Louxor, etc.). Très loin de mettre ses superpouvoirs au service de la communauté, notre «héros» s'abîme dans un consumérisme échevelé qui ne lui coûte rien. Tout change le jour où il trouve sur sa route Roland (Samuel L. Jackson), traqueur de «jumpers» de son métier, ulcéré par l'absence de morale de ces jeunes hédonistes extratemporels?
Réalisateur très doué de «La mémoire dans la peau» (2002), Doug Liman met en scène de façon ludique cette confrontation qui convoque deux régimes d'images très différents. Au zapping permanent de David qui constitue une négation très «net» de l'espace, le cinéaste oppose la volonté quasi intégriste affichée par Roland de maintenir coûte que coûte sa proie dans le plan du cinéma classique. Non sans malice, Liman ne tranche pas ce différend intergénérationnel. En abusant du «jump cut», une figure de montage qui crée un effet de saute, il ne fait toutefois pas mystère de sa préférence! / vad
Neuchâtel, Arcades; La Chaux-de-Fonds, Plaza; 1h35