Jean Studer, lors de la conférence de presse de Xamax, votre nom a été mentionné à de nombreuses reprises... Votre réaction?
Je tiens tout d'abord à rappeler que la question des frais de sécurité engendrés par les manifestations sportives fait l'objet de discussions depuis plus de deux ans. Je rappelle aussi que si Xamax et le HC La Chaux-de-Fonds ont d'emblée fait part de leur opposition au projet, le Grand Conseil, lui, a accepté la loi qui a débouché sur l'arrêté entré en vigueur le 1er juillet. Enfin, je signale que plusieurs autres cantons suisses ont également décidé que les clubs devaient participer aux frais de sécurité: en raison de l'ampleur des problèmes provoqués par certaines manifestations sportives depuis quelques années, il est légitime que les collectivités publiques n'assument pas ces frais à elles seules.
Votre commentaire sur cette démission?
Au vu du temps passé depuis le début de la réflexion, des montants en jeu et de la manière dont se sont déroulées les discussions, je trouve cela singulier...
Qu'entendez-vous par «montants en jeu»?
Depuis le début du championnat, nous avons adressé à Xamax des factures pour un montant total de 77 000 francs. Sur l'ensemble de la saison, le club devrait débourser environ 300 000 francs. Si l'on met cette somme en regard des 12 millions de budget de Xamax, il y a de quoi s'interroger... Encore plus quand on sait - ou du moins cela se dit - que certains joueurs toucheraient davantage que 300 000 francs par année...
Sur quoi porte votre interrogation?
Pour un club qui dispose de tels moyens financiers, et qui jouit de la confiance de ses sponsors, j'ai de la peine à imaginer que la participation aux frais de sécurité constitue la seule cause de démission du conseil d'administration. Y aurait-il d'autres motifs? Je l'ignore.
Que répondez-vous à Sylvio Bernasconi quand il se dit ulcéré par la facture de 4000 francs adressée à Xamax pour la venue de Vaduz, dont aucun supporter n'a fait le déplacement?
D'abord, que l'appréciation des risques d'un match se fait sur la base des critères retenus par l'Office fédéral de la police. Ensuite, je rappelle qu'il n'y a pas que les supporters de l'équipe visiteuse qui peuvent poser des problèmes, mais également ceux de l'équipe locale. Enfin et surtout, je réponds que nous aurions pu débattre d'une question comme celle-ci si Xamax avait accepté de se mettre autour de la table.
Ce qui n'a pas été le cas?
Nous nous sommes vus, mais c'est tout. Xamax a tout refusé. Il a aussi décliné mon invitation quand j'ai proposé au club de se revoir. J'avais pourtant proposé quatre dates... Résultat: le règlement d'application de la loi acceptée par le Grand Conseil a été établi sans que les clubs nous fassent part de leurs remarques, de leurs propositions, ce que je déplore vivement.
Etes-vous toujours prêt à discuter avec les dirigeants xamaxiens?
Oui, ma porte leur reste ouverte. /PHO