Le malheur des unes fait le bonheur des autres. L'adage est peut-être éculé, mais il se prête parfaitement à la situation. «Je reviens effectivement de très loin», rigole la Chaux-de-Fonnière. Sans la blessure de Tanja Frieden peu avant le départ pour la Colombie-Britannique, Olivia Nobs aurait sans doute été recalée au moment des sélections internes. La championne olympique en titre sur le flanc, la «rideuse» neuchâteloise a peut-être traversé l'Atlantique avec un peu moins de pression que les autres athlètes. Y être était déjà un accomplissement en soi.
«Je ne pensais même pas franchir les qualifications», rigole-t- elle toute étonnée d'être à pareille fête. Considérée comme plus talentueuse que bosseuse, Olivia Nobs a ainsi fait un joli pied de nez à ses détracteurs en glanant cette médaille de bronze. De là à parler de plus haut fait de sa carrière, elle préfère botter en touche: «Je ne sais pas encore, je verrai aux prochains championnats du monde. De toutes façons, je n'y pense pas, je vais simplement me faire plaisir pour l'instant.»
Ce triomphe contraste avec l'immense déception qui avait suivi son élimination prématurée en 2006 lors des Jeux olympiques de Turin. Cette contre-performance l'avait presque dégoûtée du sport de haut niveau. Prendre sa retraite lui avait même traversé l'esprit: «Je ne savais pas si j'avais juste besoin d'une pause ou s'il s'agissait de la fin de ma carrière.» Aujourd'hui, nul doute qu'Olivia Nobs a fait le bon choix en continuant, notamment grâce au soutien de l'entraîneur national Harald Benselin. «Il m'a montré tout ce que j'avais encore à gagner», se souvient-elle.
Ne voulant pas tirer toute la couverture à elle, Olivia Nobs a une petite pensée pour sa copine chaux-de-fonnière Mellie Francon, éliminée lors des demi-finales après avoir outrageusement dominé les qualifications et son quart de finale: «Je suis très déçue pour elle. J'aurais tellement aimé que l'on soit toutes les deux sur le podium.» /si
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