Au derby romand de demain, il demande simplement les trois points de la victoire. «Ce ne sera pas facile, car NE Xamax fait partie des trois-quatre favoris du championnat, c'est une équipe solide, expérimentée. Après le match, je me ferai un plaisir de «tailler une bavette» avec mes anciens coéquipiers. Très honnêtement, je n'ai jamais souhaité la relégation des Neuchâtelois.»
Si un contentieux persiste avec son ancien club au niveau financier (primes et derniers salaires), pour le reste, le fier Ibère a tourné la page. Dans le football et dans sa vie. Quoique... Dès le 1er octobre, Eddy Barea va commencer à travailler dans une grande banque suisse, à Genève. «Une des deux personnes que j'ai contactées pour me renseigner sur ce poste n'était autre que Philippe Wick, membre du conseil d'administration de NE Xamax à l'époque d'Alain Pedretti.» Le destin s'obstine.
Cette nouvelle vie professionnelle ne va en aucun cas diminuer sa passion pour le football. «J'arrive dans la phase descendante de ma carrière, c'est indiscutable, reconnaît Eddy Barea. Il me manque encore quelques automatismes mais j'ai retrouvé un niveau convenable tant sur le plan technique que tactique.»
En revanche, le Servette qu'il a rejoint en fin de saison passée n'a plus rien à voir avec celui qu'il avait quitté en 1999. «A l'époque Servette venait de remporter le championnat et évoluait aux Charmilles. J'ai retrouvé le club en première ligue, au stade de Genève. Le centre d'entraînement a aussi changé.» Sans parler du budget. Aujourd'hui, il avoisine 1,5 million. «Et il n'y a qu'un seul professionnel dans le contingent» précise Eddy Barea.
D'accord, mais quel professionnel! Le «joyau» Julian Esteban, (20 ans) le plus prometteur attaquant du pays. Le défenseur ne tarit pas d'éloges envers son jeune compatriote. «Julian a un potentiel invraisemblable. Il est puissant, rapide, à l'aise des deux pieds, fort devant le but. C'est extrêmement rare qu'un joueur de son âge soit aussi complet. Je pense qu'il a pu tellement progresser aussi parce qu'il se trouve dans un environnement favorable. Il a bien fait de ne pas quitter Servette trop vite.»
En bon «ancien», Eddy Barea a pris le talentueux attaquant sous son aile. «De temps en temps, je lui glisse un mot sur les astuces des défenseurs. Mais, généralement, je donne davantage de conseils aux jeunes qui évoluent à mon poste. A Neuchâtel, je parlais souvent avec Steve von Bergen». Avec les résultats que l'on sait...
Cependant, malgré la présence d'Esteban, Servette a connu un début de championnat mi-figue mi-raisin. «Nous jouons avec les qualités et les défauts qui étaient les nôtres en première ligue, explique Eddy Barea. A l'échelon inférieur, nous avions un tel potentiel offensif que cela suffisait pour gagner régulièrement. En Challenge League, surtout face aux meilleures équipes, il n'en va pas de même. Nous devons effectuer quelques ajustements pour trouver davantage d'équilibre. Je suis néanmoins convaincu que nous avons les moyens d'atteindre notre objectif final: figurer parmi les six premiers au terme de la saison.» / ESA