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«Isoler Gaza n'est pas la solution»

20 nov. 2010, 11:55

«Quand les Anglais ont reproché à Ben Gourion de couvrir des terroristes, Ben Gourion a répondu: «Donnez-moi un Etat et je m'occuperai de mes terroristes.» Nago Humbert, président de Médecins du monde Suisse (MDM) a conclu ainsi la conférence qui s'est tenue jeudi soir au Club 44, à La Chaux-de-Fonds. Originellement centrée sur le rôle des ONG humanitaires dans le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, la discussion à laquelle a participé Micheline Calmy-Rey, cheffe du Département des affaires étrangères (DFAE), a, une fois les exposés des deux invités terminés, rapidement pris une tournure émotionnelle. Plusieurs interventions du très nombreux public ont ainsi questionné le positionnement de la Suisse, mais aussi des ONG, face aux parties en présence.

«La situation n'est ni facile ni manichéiste», avait pourtant lancé en ouverture Nago Humbert. Il semble n'avoir cependant été entendu que sur le premier point. Du moins par une partie du public. Sans dérapage, la soirée à néanmoins permis au président de MDM Suisse et à Micheline Calmy-Rey d'exposer leurs «visions» du processus de paix. «Même les belles idées entre soignants des deux «camps» ne fonctionnent plus», a regretté Nago Humbert. «Nous ne pouvons pas, nous les ONG, être les alibis des politiques», a-t-il lancé en passant le témoin à la vice-présidente de la Confédération.

Micheline Calmy-Rey, après avoir salué le Club 44 comme étant «le haut lieu de la réflexion intellectuelle en Suisse», a, sans surprise, rappelé le rôle du pays dans la réalisation de l'Initiative de Genève. «Nous savons que la paix est possible. L'initiative de Genève contient les solutions, de nombreux compromis réalisables. Reste à savoir quel prix chacun est prêt à payer.»

«Isoler Gaza n'est pas la solution. C'est faux», a poursuivi la cheffe du DFAE. «Nous avons d'ailleurs soumis un projet de désenclavement aux deux parties. Il tient compte des exigences de sécurité d'Israël et des besoins de la population de Gaza.» Micheline Calmy-Rey a également profité de la soirée de jeudi pour souligner la nécessité d'appréhender la question israélo-palestinienne sous un angle régional. Une approche englobant notamment la position d'acteur incontournable de l'Iran. Mais aussi une approche qui, au vu des blocages dans les négociations directes, doit se construire du bas vers le haut. «Notamment au travers de programmes d'accès à l'eau», a noté la conseillère fédérale. Elle a aussi mis en exergue le fait que la religion avait pris de plus en plus de place dans un conflit qui à l'origine était territorial. L'influence du Hamas, du Hezbollah, mais aussi des partis religieux israéliens, ne facilitant pas la vie des diplomates, ni des humanitaires comme l'a relevé Nago Humbert: «La symbolique est devenue plus forte que la réalité. Nous sommes en train de devenir de nouvelles cibles.»

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