Pourquoi? Depuis 2003, la loi sur la formation professionnelle a changé. En théorie, les écoles de commerce sont devenues formatrices également pour la formation pratique, avec CFC à la clé. A l'horizon 2010, une ordonnance fédérale fixera le cadre des compléments à enseigner dans les écoles à plein temps comme l'Ester. Pour l'instant, l'école chaux-de-fonnière et le lycée Jean-Piaget, dans le Bas, participent au projet pilote.
«Nous avons voulu tester tout de suite si cette immersion est réalisable», a dit hier lors d'une conférence de presse Annie Clerc, sous-directrice de l'Ester. Il n'était pas question de concurrencer les places d'apprentissage déjà trop peu nombreuses par des stages en entreprise. L'école s'est donc associée à la SEC (Société des employés de commerce), qui gère depuis 12 ans la vraie fausse entreprise Arc-en-Ciel, installée rue Neuve 16, à La Chaux-de-Fonds. «On y fait tout comme dans une maison d'import-export, mais sans argent», a rappelé son directeur Laurent Comte.
Au fil de deux stages de deux semaines, 120 élèves passeront en deux ans dans les départements achats, ventes, comptabilité, secrétariat, marketing et ressources humaines de la toute jeune «entreprise Ester». Hors de l'école - c'est important - les étudiants découvrent, notamment, la hiérarchie, la solidarité et... la semaine de 40 heures!
Les échos sur la première volée ne sont que louanges. «Ça se passe très bien, je suis même surprise», note Catherine Zbinden-Tissières, chargé du projet pour l'école. «Certains ne prennent même pas la pause», relève Laurent Comte, qui ne se fait «aucun souci pour leur arrivée sur le marché du travail».
«Notre voeu est que la future ordonnance retienne cette formule de stages en entreprise d'entraînement», conclut le directeur de l'Ester Georges Vuilleumier. / RON