«Je n'y pense pas, ou alors dans un petit coin de ma tête», coupe net le Chaux-de-Fonnier, établi à Gals. «Je ne fais sûrement pas partie des plans, cela reste quelque chose de très alémanique... Mais si je réussis une grosse saison sur terre battue, ma surface de prédilection, pourquoi pas!»
Frédéric Nussbaum a les deux yeux qui brillent. «Il y a environ 40 000 licenciés en Suisse chez les messieurs. Etre le No 6 représente quand même quelque chose pour moi... C'était déjà un rêve d'entrer dans le top 10. A ce niveau, chaque rang gagné correspond à une belle progression. Il faut jouer mieux que celui qui est devant... et que ceux qui sont derrière! Oui, je suis fier de moi. En jouant bien, il est même possible d'aller piquer la cinquième place à Bastl. Les quatre devant sont intouchables!»
Après avoir perdu pratiquement tous ses points suite à une blessure survenue en juin 2006 (six mois de pause), «Nunuss» est remonté au 619e rang ATP. Son meilleur classement (559e) date du 27 février 2006. «J'ai progressé en Suisse avec de bons interclubs en 2007 et en gagnant quelques tournois d'argent. Mais cela ne donne aucun point ATP. Après ma blessure, j'ai dû revenir de loin et me battre en passant à chaque fois par les qualifications. Maintenant, en fonction de la participation, j'entre souvent dans les tableaux finaux des tournois Futures ou Challengers.»
Frédéric Nussbaum disputera cette fin de mois deux tournois Futures en Italie, dont un très relevé avec six joueurs classés dans le top 300 mondial et Michael Lammer en tête de série No 1.
A bientôt 26 ans (le 25 mai), le Chaux-de-Fonnier a une petite idée derrière la tête. «Terminer l'année aux alentours de la 400e place mondiale. Cela peut aller vite... comme ne jamais décoller non plus! Pour vraiment gagner des points, il faut jouer les demi-finales. Mes deux quarts du début d'année ne m'ont pas rapporté grand-chose, alors que j'ai bien joué. C'est parfois frustrant.»
Après avoir disputé les qualifications à Gstaad (deux fois) et à Bâle, «Nunuss» a faim de tennis, de victoires, d'instants magiques. «Mon meilleur souvenir, c'est les qualifs de Gstaad en 2006. Après avoir battu le 170e mondial (réd: Paolo Lorenzi), j'étais le dernier Suisse en lice au dernier tour. J'ai failli battre Dick Norman, alors dans le top 100, sur le Central et devant un très nombreux public. C'est dans des moments comme ceux-là que tu te sens vraiment joueur de tennis!»
Il en redemande. / PTU