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Etre marchand ambulant n'est pas chose aisée

Certaines histoires sont touchantes. D'autres kafkaïennes. La détresse d'un marchand ambulant chaux-de-fonnier tient un peu des deux. Pas commode d'être marchand ambulant! Hamid Derbali en fait l'expérience. Présent à La Chaux-de-Fonds depuis 19 ans, cet Algérien d'origine a investi 40 000 francs dans une remorque pour vendre de la nourriture. Pourquoi? Il a vendu son snack pour reprendre un autre établissement. Au dernier moment, l'affaire n'a pas été faite. Du coup, il s'est retrouvé sans travail.

08 août 2007, 12:00

Indépendant, il n'a pas droit au chômage. Son épouse Isabelle - ils sont mariés depuis dix ans - travaille à 50%. Ils ont deux enfants, Semir âgé de 9 ans et Yannis de six. La situation n'a rien d'enviable. La famille reçoit un soutien des services sociaux pour l'assurance maladie. Rien de plus, assure-t-il.

La roulotte acquise, reste à trouver un emplacement pour travailler. Hamid fait des demandes. Les réponses ne le convainquent pas. Pas possible de s'installer devant la gare. «Nous avons des contrats avec les commerces de l'intérieur», répondent les CFF. La Ville lui propose le petit triangle à l'est de la place. «Il n'y a pas d'électricité», regrette le commerçant. «Je dois faire tourner mes frigos.» Par ailleurs, la législation impose de lever le camp chaque soir. «Il faut que je trouve un endroit pour conserver ma marchandise au frais.» Hamid commence à désespérer. Depuis le début de l'année, il n'a servi sa remorque qu'à deux reprises. A Carnaval et aux Promos du Locle. «Si j'ai un outil et que je ne peux pas l'employer, il n'est plus à moi. C'est la commune ou les associations qui décident.»

La Ville lui a fait une seconde proposition à la Carmagnole. L'idée pourrait être intéressante. Seul hic pour Hamid, la réglementation communale impose la fermeture des commerces ambulants à 17h30. Ce n'est pas du goût de notre homme. «On bosse avec qui? La journée, les gens, ils travaillent», s'exclame-t-il. «Si je pouvais ouvrir jusqu'à 22 heures, je suis prêt à travailler à la Carmagnole.»

Le sort de ses enfants le préoccupe. «Je vais racheter mon assurance vie pour leur donner à manger. Je ne peux plus la payer.» L'usine? «S'ils me font y aller, j'irai pour mes enfants mais je ne suis pas fait pour ça.» Farouchement décidé à travailler en indépendant, Hamid voulait partager son histoire. Pas pour qu'on le plaigne. Pas davantage pour la charité. «Je veux travailler», lâche-t-il simplement. «Je ne bosse pas pour devenir riche mais pour ma famille.» /DAD

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