Jeudi soir au Club 44 de La Chaux-de-Fonds, Daniel de Roulet a actualisé ce problème masculin. Dans une nouvelle, - «Les vespasiennes d'Hillary» parue en 2005 dans «Chronique américaine» aux éditions Métropolis - Daniel de Roulet décrit son besoin pressant. Il renonce au parc public, là où la police «traque le pisseur clandestin».
Cafés ou bâtiments publics n'abritent que sanitaires hors-service ou interdits d'accès. Après quelques errances, il trouve son bonheur et parvient à se soulager dans des vespasiennes publiques, d'une propreté impeccable et désertes. Intrigué, il entend deux joggeurs expliquer pourquoi ils renoncent à cette cathédrale souterraine: «L'endroit n'est pas sécurisé».
Daniel de Roulet a brillamment exposé le rapport ambigu que nous entretenons avec les Etats-Unis. Par des lectures ou de franches anecdotes, il a insisté sur la distinction nécessaire et salutaire entre l'administration Bush et les habitants du Nouveau Monde. Il ne nie pas le patriotisme survolté ou la paranoïa sécuritaire, mais apprécie l'accueil réservé à l'étranger, «à chaque fois fantastique». Dans un texte inédit datant de fin janvier 2006, il décrit sa sensation au service de l'immigration, face à un automate, un douanier robotisé. La machine d'Orwell, lui demande de présenter son pouce, son visage... / JLW