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Entre l'Inde et la Suisse, la styliste Sylviagabriel vit entre le yin et le yang

Costumière-styliste à la Télévision suisse romande, Sylviagabriel a créé les robes du soir portées par les participantes à la récente élection de Miss Fête des vendanges. Portrait d'une Neuchâteloise dont les ateliers sont en Inde, où elle vit une partie de l'année.

01 oct. 2009, 04:15

Sylviagabriel est la contraction de deux prénoms. «A Gabrielle, j'ai ôté le «le» final sur les conseils d'une numérologue. Il semblait que ce changement allait me donner des ailes.»

Aérienne, née à La Chaux-de-Fonds, cette Italienne d'origine vénitienne semble venir d'un autre temps. A la Renaissance, elle aurait pu être le modèle de Sandro Botticelli pour sa naissance de Vénus. Vous savez, cette belle femme qui cache sa nudité avec sa longue chevelure blonde et sort des eaux, debout, dans la conque d'un coquillage.

Sylviagabriel n'étonne guère quand elle revendique le droit à la transparence. Lors de notre entretien, elle est habillée d'amples vêtements aux tonalités claires, les yeux à peine maquillés, les lèvres colorées juste pour souligner la nudité de son visage.

Mais vous commettriez une erreur en pensant dès lors avoir à faire à une éthérée. Car cette costumière-styliste a les pieds bien sur terre. Vivant entre la Suisse et l'Inde, elle jongle entre deux cultures. En Suisse, depuis dix ans, elle a un certain nombre de jours par an de travail au sein de la Télévision suisse romande. «A laquelle je signale mes disponibilités. C'est un luxe.» A Genève, elle s'est beaucoup occupée du relookage d'Esther Mamarbachi ou encore de celui de Manuelle Pernoud, pour l'émission «A Bon Entendeur». Au département des sports, elle a appris aux journalistes à se tenir droit dans leur costume.

En Inde, elle dirige dix-sept personnes dans ses ateliers, où elle crée des vêtements aussi bien pour des boutiques, la sienne (119 Studio, à Lausanne) ou d'autres, que pour des événements comme l'élection 2009 de Miss Fête des vendanges. Election durant laquelle les filles ont évolué dans un univers de coloris et de brillances tout bollywoodiens. «C'est que dans tout ce que je fais, il y a quelque chose de clinquant, du glamour, un côté paillettes. Je vise, avant tout, à révéler la féminité intérieure.»

Précise dans ses envies, dans ses idées, Sylviagabriel a poursuivi son parcours professionnel en voyageuse. Après une formation à Florence et des cours à l'Académie des costumes et de la mode, à Rome, pendant cinq ans, elle a travaillé quelque temps plus tard pour «Le fantôme de l'opéra», à Bâle, en tant que perruquière. «J'ai dû tout apprendre à mesure. Je me suis cramponnée et j'y suis arrivée.»

Ensuite, elle a mis ses compétences au service de petites compagnies de théâtre. «A Belfort, au théâtre du Pilier, Marcel Guignard a été mon maître. Il me demandait d'assister aux répétitions afin qu'elles m'inspirent pour les costumes. Cette manière de procéder a épanoui ma créativité.» Peur de rien, Sylviagabriel...

Au Centre international de création vidéo, à Hérimoncourt (F), elle a appris aux enfants que sans l'histoire, les technologies n'en seraient pas là. «Après cette expérience incroyable, je suis entrée à la TSR comme cheffe-costumière sur des films.»

L'Inde est entrée dans sa vie il y a six ans, après un voyage avec une amie, intéressée par l'ayurvéda, une médecine originaire du pays. «Qui m'a aidée à panser bien des plaies de l'existence», raconte Sylviagabriel, sereine, en équilibre entre le yin et le yang. «En Inde, si on ne veut pas se ramasser, il est conseillé de trouver le bon milieu entre l'action et le lâcher-prise.»

Bientôt, elle ouvrira un show-room à Neuchâtel. «Où je rassemblerai mes créations. Car, dispersées dans différentes boutiques, les pièces que je crée perdent le fil de leur histoire.» Une histoire, la sienne aussi, dont on se réjouit de connaître la suite... /SFR

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