Francine John, vous avez mis un terme à votre mandat politique cet automne, quel bilan tirez-vous de votre activité?
De belles expériences et de belles rencontres, mais aussi pas mal de désillusions. Je regrette que nous vivions de plus en plus une «démocratie d’élite». La politique intéresse de moins en moins les gens, notamment ceux qui ont les plus bas revenus. J’aimerais qu’un effort soit fait pour sensibiliser les apprentis à la question politique, et pas seulement des lycéens.
Pourtant, il y a un demi-siècle, les ouvriers s’y intéressaient en bonne logique, par le biais des syndicats notamment…
C’est vrai. Mon père, qui était ouvrier à la voirie de La Chaux-de-Fonds, exigeait que nous (réd: Francine John est l’aînée d’une fratrie de neuf enfants) votions. Il disait que, sans quoi, on n’avait pas le droit de se plaindre. Mais aujourd’hui, même dans les syndicats, force est de constater que ce...