Il n'en garde pas moins la tête froide. «Nous n'avons pas changé de discours, nous gardons le cap. Nous maîtrisons notre croissance, même si celle-ci est forte», dit Eric Loth. Pour la deuxième année de suite, la société a enregistré une croissance de 50 pour cent. Le seul problème qu'elle connaisse est lié, comme pour d'autres marques, «aux contraintes sur les mouvements».
Si le temps est au beau fixe, il n'est pas question de céder à une quelconque euphorie. Bien que les marchés soient «terriblement réceptifs», la direction reste attentive aux détails qui peuvent éviter les catastrophes (stocks maîtrisés, clientèle diversifiée, etc.).
La production de Graham dépasse les 5000 pièces, tandis qu'un maximum de 1000 pièces estampillées Arnold & Son sont fabriquées. Eric Loth accorde aussi une grande importance à la gestion financière. «Plus les PME sont gérées financièrement, mieux elles passeront le cap en cas de crise.» Un collaborateur a d'ailleurs été engagé à plein temps pour remplir cette mission.
Côté stratégie, «nous savons où nous allons. Nous gardons l'ossature tout en restant innovants». L'innovation: le mot revient invariablement dans la bouche d'Eric Loth. Les produits traduisent dans le réel les idées foisonnantes de la société. Dans ce contexte, ces trois dernières années, la direction s'est attachée à monter une bonne équipe. «Nous avons atteint un niveau de qualité. Du coup, j'ai plus de temps pour créer et aller sur les marchés», confie Eric Loth.
Aujourd'hui, The British Masters emploie 25 personnes. Sans oublier les fournisseurs, qui sont de «véritables partenaires. Nous travaillons dans une zone qui a une culture extraordinaire». Ces fournisseurs sont tous situés dans l'Arc jurassien. «Nos produits sont 100% suisses.» La complexité des pièces n'en soumet pas moins ces partenaires «à des challenges assez difficiles à relever».
Forte de son succès, mais aussi en raison d'un besoin d'espace, The British Masters va déménager. «Nous allons construire et nous installer dans l'ancien site de Metalor. C'est un gros projet», déclare Eric Loth. Le transfert est prévu pour janvier de l'année prochaine. «Nous n'avons pas l'intention de quitter La Chaux-de-Fonds», conclut-il. / DAD