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Des œuvres éphémères qui ne laissent pas de glace

18 févr. 2010, 11:12

D'abord, il y a le bloc de glace, un gros parallélépipède rectangle transparent. Fredi Odermatt dessine les contours du motif à sculpter directement à la gouge, en s'inspirant d'une simple photo. L'opération prend deux minutes à tout casser. Très vite, la tronçonneuse électrique prend le relais.

Le résultat final est d'une finesse surprenante. Les figures créées captent idéalement la lumière. Durant toute sa résidence aux Entilles Centre, le sculpteur de Büren (NW), localité proche d'Engelberg, va produire 40 motifs différents. Ceux qui auront résisté seront préservés en chambre froide pour pouvoir être éventuellement exposés le dernier jour. Mais cet art est par essence éphémère, son destin est la fonte. Il faut environ deux heures pour terminer une œuvre que la chaleur détruit en huit heures.

Hier, le sculpteur, connu comme le loup blanc dans toute la Suisse où il est régulièrement engagé pour des événements locaux, d'entreprise ou commerciaux, était accompagné de deux néophytes en la matière. Georges-André Favre, le créateur du sentier des statues de La Sagne, se réjouissait d'empoigner la tronçonneuse pour tenter de traduire dans la glace son inspiration habituée à s'exprimer dans le bois.

Le centre commercial avait invité aussi, pour cette inauguration, l'aventurier Xavier Rosset. Cet ancien champion de ski extrême (il a terminé deuxième de l'X-trem de Verbier en 2005) et de snowboard s'est imposé, entre septembre 2008 et juin 2009, une épreuve peu banale: il s'est fait larguer sur une petite île déserte du Pacifique, à 700 km des Fidji et à 80 km de la première île habitée. «Pour me nourrir, je n'avais qu'un couteau et une machette», confie-t-il. Avouant immédiatement qu'à part ces outils de survie, il avait emporté une caméra, un appareil de photo, un ordinateur portable et un téléphone satellite, le tout rechargé grâce à un panneau photovoltaïque. Le rapport avec la sculpture sur glace? Aucun, si ce n'est que, pour passer le temps sur son île, l'aventurier suisse s'est mis à sculpter les arbres. «J'ai laissé ma carte de visite, en somme.» Pour la glace, pas de souci, sa devise étant: «Il faut vivre ses rêves et pas rêver sa vie». Donc pourquoi pas? /lby

Les Entilles Centre, à La Chaux-de-Fonds, jusqu'au 27 février

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