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Des lions aux bidons

Grégory Bohren est revenu des championnats du monde masters en Afrique du Sud des images plein la tête. Et avec une sacrée perf' dans ses valises! Rendez-vous en Nouvelle-Zélande... Le sport de haut niveau peut aussi servir à s'immerger dans d'autres cultures, à découvrir des modes de vie différents. Lors de son voyage au Cap, en Afrique du Sud, pour participer (brillamment) aux championnats du monde masters, Grégory Bohren a parfaitement appliqué l'ancien et toujours actuel précepte latin «mens sana in corpore sano».

02 nov. 2006, 12:00

«J'ai découvert un monde totalement nouveau, magnifique et dur à la fois.» Pour ce qui est du «fun», Grégory retient un safari, où il a côtoyé les éléphants, les guépards et les lions. Sans oublier la poussée d'adrénaline provoquée par le «cage diving». «On est immergé dans une cage, en pleine mer, entouré par des requins de 4,50 mètres!», se remémore-t-il.

Ecole privée

Il a aussi perçu la fracture sociale que l'abolition de l'apartheid n'a pas guérie. A commencer par son lieu de compétition. «Les Mondiaux, qui réunissaient quelque 660 participants, se déroulaient dans cinq clubs différents. J'ai joué au Bishop's club qui est l'école privée la plus chère du pays. Tous les élèves étaient en uniforme et une grande place - chaque après-midi - était dévolue aux activités récréatives, artistiques ou sportives. Un système d'éducation séduisant, dont devrait s'inspirer la Suisse».

Mais voilà, ces conditions sont, «de facto», réservées à l'élite. Blanche. «Même dans le tournoi, il n'y avait que deux joueurs de couleur. La différence entre Blancs et Noirs est très sensible. J'ai vu des bidonvilles impressionnants. Je n'ai pas eu le courage de prendre des photos.» Grégory a plutôt axé ses clichés sur l'aspect pittoresque. Comme ce chanteur de rue qui avait recyclé un bidon d'huile de voiture pour se construire une guitare...

Un indescriptible chaos

Dans moins de quatre ans, le monde entier aura les yeux rivés sur l'Afrique du Sud lors de la Coupe du monde de football. Grégory Bohren est sceptique. «Le cricket et le rugby me semblent plus populaires dans le pays. En outre, les travaux dans les stades n'ont pas encore commencé. Je crains un indescriptible chaos!»

Mais on s'égare. Car le Neuchâtelois avait changé d'hémisphère avant tout pour participer à un tournoi de squash. Satisfaction garantie: «Il n'y a aucun court de cette qualité en Suisse. C'était juste un peu difficile de trouver des endroits pour pouvoir s'entraîner. Sinon tout était magnifique. Les joueurs provenaient de 60 pays différents et les plus âgés avaient 75 ans. De vrais passionnés.»

L'auto-stop et Lamborghini

Sur le plan de la performance, Grégory Bohren a atteint son objectif. «J'ai remporté quatre matches et je suis arrivé jusqu'en huitièmes de finale.» Aller plus loin dans ce Mondial des plus de 35 ans, était objectivement impossible. «Malgré ma bonne préparation physique, je n'avais pas le niveau face à l'Ecossais Neil Frakland. Cela allait trop vite. J'avais l'impression de faire du stop pendant que mon adversaire passait en Lamborghini!»

Pour la petite histoire, Frakland est arrivé jusqu'en finale. Un dernier acte qui a d'ailleurs failli ne pas se disputer. «Frakland, qui ne pensait pas aller aussi loin, avait déjà réservé son avion de retour, narre Grégory Bohren. Les organisateurs ont dû avancer la finale de quelques heures. Et encore, l'épouse du futur vainqueur, le Sud-Africain Mike Tootil (un de mes amis), était sur le point d'accoucher. Si le bébé était venu au monde un peu plus vite, Tootil aurait déclaré forfait». Très significatif de l'ambiance bon enfant qui régnait au Cap...

A présent, Grégory Bohren, qui s'est entraîné entre 15 et 20 heures par semaine pour les Mondiaux, va lever un peu le pied. Pour repartir de plus belle l'année prochaine. «J'aimerais participer au British Open en septembre 2007. Il s'agit du tournoi le plus prestigieux au monde.» Avant un nouveau changement d'hémisphère en 2008. «Grâce aux résultats obtenus au Cap, je suis assuré d'accéder au tableau principal des prochains championnats du monde qui se dérouleront en... Nouvelle-Zélande! J'ai déjà entamé les négociations avec mon épouse.» Bonne chance, champion! / ESA

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