Les magasins de Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds pourront ouvrir jusqu'à 20 heures du lundi au samedi, durant l'Euro 2008, en juin. Le Conseil d'Etat a annoncé hier cette décision qui fâche le syndicat du secteur de la vente.
En cas de circonstances exceptionnelles de caractère commercial ou touristique, la loi sur la police du commerce permet au Conseil d'Etat d'autoriser un élargissement des horaires. Celui-ci estime que «l'organisation de l'Euro 2008 dans notre pays est un événement unique, qui connaîtra d'importantes retombées économiques. S'agissant d'une opportunité de courte durée à valoriser au maximum, le canton souhaite mettre en place les conditions d'accueil les plus favorables.»
En l'occurrence, le Château estime qu'une ouverture élargie se justifie pour les villes de Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds. Car la première accueillera l'équipe du Portugal et la seconde une UBS-Arena avec écran géant.
Côté syndical, via un communiqué, Unia s'offusque que le plus faible doive à nouveau se plier à la volonté du plus fort. Ainsi, «le personnel de la vente continue à être le dindon de la farce, travaillant dans une branche dévalorisée et se pliant, toujours avec le sourire, aux besoins de tous les autres, sans rien en retour.» Le syndicat se plaint aussi de n'avoir pas été consulté, comme le demande la loi. Interrogé hier, le conseiller stratégique du Département de l'économie, Jean-Nat Karakash, se rend compte d'«un bug» dans l'envoi du courrier. Mais de relativiser dans la mesure où le Conseil d'Etat se doutait bien des réserves syndicales.
A la Chambre du commerce, Thierry Michel affirme que les détaillants et grands magasins sont globalement satisfaits de cette extension d'horaires. Deux bémols quand même. Les commerces auraient aimé pouvoir ouvrir le dimanche 8 juin, jour où le Portugal s'entraînera en public à la Maladière. Et leur organe faîtier s'étonne que l'horaire élargi soit limité aux deux grandes villes, alors que «la fête touchera toute l'agglomération neuchâteloise et qu'un Euro-Locle est prévu» dans la Mère-Commune.
Selon Jean-Nat Karakash, il n'est pas exclu que le Château accorde des autorisations à d'autres communes, si des demandes ont trait à «des événements particuliers en lien direct avec l'Euro.» / axb