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Des gendarmes pas assez dissuasifs?

Pour ralentir le trafic et améliorer la sécurité des habitants, la Ville de La Chaux-de-Fonds a fait poser, la semaine dernière, trois gendarmes couchés, rue de Jérusalem, à la hauteur des immeubles 13, 24 et 53. Un riverain doute de l'utilité de cette mesure. Il a notamment vu des automobilistes éviter l'obstacle en roulant? sur le trottoir.

02 juil. 2008, 12:00

«Ici, c'est la route des Français et de la terreur. Les frontaliers ne respectent pas le passage pour piétons. Ma s?ur s'est fait renverser à cet endroit.» Albert*, bientôt 18 ans, était content, mercredi dernier. La Ville venait de poser des gendarmes couchés, rue de Jérusalem. Dont un près de chez lui, là où il y a un passage pour piétons. Il constatait l'efficacité du dispositif. «Les autos ralentissent devant le passage, c'est super!»

Las, deux jours plus tard, il déchantait: «Les frontaliers passent sur le trottoir pour éviter l'obstacle!»

Vérification faite, à la hauteur de l'immeuble Jérusalem 13, la bordure du «trottoir» est d'une épaisseur de 2 à 3 cm. Pas de quoi dissuader un client pressé, frontalier ou pas.

D'autre part, fait remarquer notre interlocuteur, l'obstacle vissé sur la route n'est pas posé contre le trottoir, mais à 50 cm du bord. Conclusion d'Albert: «C'est gentil de l'avoir mis, c'est très sympa, mais ça ne sert à rien!»

L'effet dissuasif du panneau signalant l'obstacle est tout de même avéré. Les automobilistes freinent, nous l'avons constaté. Ceci dit, pour l'avoir testé, nous pouvons affirmer qu'il est tout à fait possible de circuler par-dessus ces rouleaux de plastique, épais de quelques centimètres, à 50 km/h sans sauter au plafond.

Blaise Fivaz, chef du Service du domaine public, n'est pas vraiment étonné. «Quand on les posait, un collègue m'a dit: «Tu verras, il y en a qui vont passer sur le trottoir!»

Devant cette mauvaise volonté avérée de certains chauffards, il est prêt à renforcer le dispositif. «Si nécessaire, nous allons poser à cet endroit une borne sur le trottoir.» Mais, poursuit-il, «pour moi, on ne roule pas sur un trottoir.» La man?uvre est d'ailleurs strictement interdite. Surpris sur le fait, le contrevenant encourrait une amende.

Quant à la hauteur des obstacles, jugée insuffisante, Blaise Fiva explique qu'il n'a pas le choix: «Ce sont des normes à respecter dans une zone à 50 km/h. Sinon, en cas de casse, un automobiliste pourrait attaquer la collectivité en justice.»

Dernier détail: si un espace a été ménagé entre le trottoir et la barre jaune et noir, c'est pour permettre aux cyclistes de passer sans encombre. /LBY

*Prénom fictif
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