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Des enfants dans la tourmente du divorce

16 mars 2008, 12:00

L'audience a commencé avec une histoire de faux sexe en plastique dans un bocal et s'est terminée avec l'indignation d'un père qui n'arrive pas à obtenir que son droit de visite à ses enfants soit respecté. Entre les deux: les déchirements d'un divorce qui a mal tourné.

Tout un bataillon de témoins a défilé récemment devant le tribunal de police de La Chaux-de-Fonds pour essayer de débrouiller une histoire pas claire vieille de cinq ans déjà. Prévenu de pornographie, de calomnie, subséquemment diffamation, Marco* comparaissait sur une plainte de son ex-épouse, Clara*. Ce n'était pas la première fois. L'avocat de Marco s'est emporté, il a défendu son client en accusant la femme: «C'est une habitude de Clara que de porter plainte contre Marco pour des faits vieux de plusieurs années. Le but est d'embêter Marco, elle se sert de la justice à d'autres fins que celle de la protection pénale.»

La prévention de pornographie est liée à des faits remontant à 2003, et elle repose sur une version de l'histoire qui ne correspond pas à celle de plusieurs témoins. Selon la plaignante, son mari aurait offert à un ami un godemiché au cours d'une fête d'anniversaire, et différents objets à caractère sexuel auraient circulé autour de la table, en présence des enfants. L'un des gosses de Marco et Clara en aurait été traumatisé.

Plusieurs témoins présents à la fête ont assuré à la présidente Claire-Lise Mayor Aubert qu'un seul objet avait circulé, plus graveleux que pornographique: un sexe dans un bocal, genre farces et attrapes. Ils ont rapporté que l'objet avait été offert à l'organisateur de la fête par sa femme et sa fille. «Tout le monde a bien ri quand sa fille le lui a donné, puis il est resté sur la table et plus personne ne s'y est intéressé», a raconté un témoin.

Marco comparaissait aussi pour calomnie et diffamation, à cause d'une lettre qu'il avait écrite au procureur après avoir pris connaissance de la plainte déposée contre lui. «J'ai écrit sous le coup de la colère, ce n'était sans doute pas très malin mais tout ce que j'ai écrit est vrai. C'était ma façon de me défendre», a plaidé Marco.

Dans sa lettre, Marco accuse son ex-femme de manipuler leurs enfants pour qu'il ne puisse plus les voir. Il met en doute la santé mentale de Clara, qu'il présente comme une mère possessive et irresponsable. Il a raconté au tribunal qu'il n'avait pas vu trois de ses enfants depuis des années. Il a fait la demande d'être déchargé de ses droits de visite du quatrième: «C'était devenu intolérable.» Un calendrier de visite a été établi avec l'Office des mineurs, selon lequel il doit retrouver son fils dans un foyer pour enfants, où sa mère doit l'amener. «J'attends des heures, parfois il finit par arriver, mais pas toujours. C'est très dur, on se prépare toute la semaine à recevoir son fils et le jour venu, l'enfant n'est pas là. Cela dure depuis des années, la curatrice ne fait rien, l'Office des mineurs ne fait rien», a-t-il lancé, furieux. «Ma porte est ouverte à mes enfants, ils peuvent venir quand ils veulent, mais j'arrête ce petit jeu qui fait mal à tout le monde. J'ajoute que je suis très déçu par les autorités cantonales», a conclu Marco.

Son avocat a demandé l'acquittement, le jugement sera rendu en avril. / sab

* Prénoms fictifs
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