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Dépendance au Swatch Group: la résistance s'organise

L'horlogerie suisse est tellement dépendante de Nivarox, filiale du Swatch Group, pour ses assortiments, que la COMCO a ordonné en octobre dernier la poursuite intégrale des livraisons. Une alternative se dessine avec l'émergence de nouveaux acteurs.

31 mars 2014, 12:55
L'entreprise Nivarox à Fontaines.

Fondée fin 2013, actuellement en phase de tests mais active dès la fin de l'année, la société chaux-de-fonnière E2O veut produire le coeur du mouvement, à savoir le balancier, le spiral, l'ancre et la roue d'échappement. «On va se différencier par des processus de fabrication très innovants», a déclaré à l'ats Mauro Egermini, directeur et actionnaire de l'entreprise lors de Baselworld.
 
La société E2O, qui utilise des machines de dernière génération, va lancer sa production en 2015. Au début, plusieurs milliers de pièces pour se faire la main. Et d'ici à 2017-2018, plusieurs dizaines de milliers d'unités.
 
«A court terme, on ne sera pas une concurrence à Nivarox», précise Mauro Egermini. «Notre objectif est d'obtenir un coût standard correct et acceptable». Cet assortiment est toutefois uniquement dévolu aux montres mécaniques de luxe.
 
La société E2O, qui est autofinancée, pourra déjà compter sur un client: la marque chaux-de-fonnière haut de gamme Schwarz Etienne, dont Mauro Egermini est également directeur, et qui est mains de Raffaello Radicchi. «On va mutualiser nos effectifs, les deux entreprises étant sur le même site», explique Mauro Egermini. Une dizaine de personnes en font partie actuellement.
 
Répondre aux besoins du marché
 
Au niveau de l'assortissement, le problème, selon Mauro Egermini, est que les acteurs actuels n'arrivent pas à «augmenter en volume et ne répondent pas aux besoins globaux du marché».
 
Il existe actuellement quelques alternatives au Swatch Group comme par exemple Technotime aux Brenets (NE), l'entreprise valaisanne Sigatec qui produit de micro-pièces en silicium ou Sellita à La Chaux-de-Fonds. Cette dernière, qui offre une alternative à ETA avec ses calibres, est en phase de tests pour des assortiments également, selon plusieurs sources.
 
Un autre élément pourrait réduire la dépendance à Nivarox. Un litige sur un brevet a été réglé à l'amiable, entre d'une part Swatch Group, Patek Philippe, Rolex et d'autre part Ulysse Nardin et Mimotec (les deux propriétaires de la joint-venture Sigatec) sur la production d'assortiments en silicium, a expliqué à l'ats Vincent Martenet, président de la Commission de la concurrence (COMCO).
 
A Baselworld, Ulysse Nardin a présenté une ancre volante en silicium, une innovation dûment brevetée. Selon les quotidiens neuchâtelois «L'Express» et «L'Impartial», la manufacture locloise y a également dévoilé un nouveau calibre maison en silicium.
 
La dépendance demeure
 
Interrogées par l'ats, quelques marques ont commenté leur dépendance au Swatch Group. Le MGI Luxury Group (Ebel, Movado, Concord) ne se fait pas particulièrement de soucis. «On a de très bonnes relations avec la famille Hayek et on est des clients fiables», a déclaré à l'ats lors de Baselworld Flavio Pellegrini, directeur opérationnel pour l'Europe et le Moyen-Orient.
 
De plus, les marques du MGI Luxury Group ne sont pas très portées sur le mécanique. «Et Swatch Group a besoin de partenaires extérieurs pour faire du volume pour ses mouvements quartz», a ajouté Flavio Pellegrini.
 
Pour le directeur général de Zenith, Jean-Frédéric Dufour, la dépendance au Swatch Group n'est pas un problème pour la marque. «On n'est pas dépendant d'ETA car on a nos propres mouvements et au niveau de l'assortiment, on est un client comme un autre», a-t-il répondu laconiquement.

 

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