La luminosité du tissu orchestral de Debussy est apparue dans trois Nocturnes. Le relief de cette écriture, où chaque détail ravit par ses timbres et au-delà par la poésie vivant derrière les notes, a été restitué dans Nuages, subtilement nostalgique. On relève les couleurs de Fêtes, on souligne la fluidité des voix de femmes dans «Sirènes».
L'Enfant et les sortilèges a vécu par l'exquise présence des enfants du Coup de Joran, mais surtout par la performance de l'orchestre, des instrumentistes solistes, répondant aux plus subtiles sollicitations du chef et, finalement par la cohérence de l'ensemble auquel a été associé le ch?ur Da Camera. Six solistes vocaux, Mélanie Guindeo, Priscille Laplace, Clémence Tilquin, Sylvia Giepmanns, sopranos et mezzo, Frédéric Gindraux, ténor et Philippe Huttenlocher basse, ont coloré avec autant de poésie que d'humour nonchalant le texte fantaisiste de Colette.
Les rappels des auditeurs, nombreux, ont laissé l'impression la plus positive. Mais rien n'est encore joué. Les cartes sont redistribuées avec beaucoup d'interrogations. Le public apportera la réponse. Les musiciens ont joué le jeu. Le temps est arrivé, pour les autorités culturelles, d'entrer en scène. / ddc