Figure de proue de la musique contemporaine, György Ligeti élaborait de subtiles et vertigineuses polyphonies, lancinantes et parfois inquiétantes. «Lux Aeterna», dont un extrait illustre «L'Odyssée de l'espace», est une pièce pour choeur mixte à seize voix.
Le réalisateur Stanley Kubrick était fasciné par la musique de Ligeti. Il y a puisé pour «2001: L'Odyssée de l'espace» mais aussi pour «The Shining» et «Eyes Wide Shut».
«Ma musique donne l'impression d'un courant continu qui n'a ni début ni fin. Sa caractéristique formelle est le statisme, mais derrière cette apparence, tout change constamment», disait le compositeur. Inventive et déstabilisante, cette musique labyrinthique déploie un univers autant sonore que visuel.
Né le 28 mai 1923 en Hongrie, György Ligeti étudie la composition à Budapest tout en enseignant l'harmonie et le contrepoint. En 1956, il fuit son pays envahi par l'Union soviétique. Il s'installe à Vienne, puis à Cologne où il travaille au Studio de musique électronique.
A la fin des années 1950, il tourne le dos à la musique sérielle comme à la musique électronique. Il choisit d'écrire de la musique de chambre, pour choeur ou grandes formations. Ce sont par exemple «Atmosphères» (1961), «Quatuor à cordes No 2» (1968), «Concerto de chambre» (1970) ou «Concerto pour violon» (1990).
Il imagine en parallèle des pièces ironiques, brocardant le contexte musical de l'époque qu'il juge trop intellectuel. Le «Poème symphonique pour 100 métronomes» (1962), mobilise dix personnes qui mettent les instruments en mouvement avant de quitter la scène. L'oeuvre dure tant que les métronomes fonctionnent.
Eclectique dans ses curiosités, György Ligeti a exploré les multiples facettes de son art.
Son oeuvre témoigne de son intérêt pour les polyphonies du XIVe siècle, les compositeurs romantiques, la musique minimaliste, les percussions africaines ou certaines musiques traditionnelles.
György Ligeti vivait tantôt à Hambourg, tantôt à Vienne. Il avait obtenu la nationalité autrichienne en 1967. Lauréat de maints prix, ce musicien était aussi un pédagogue. / PTI-ATS