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Clavier et Bourdon cartonnent dans «La cage aux folles»

Pari gagné pour le duo Clavier - Bourdon qui triomphe dans «La cage aux folles», trente ans après les inoubliables Poiret et Serrault. C'est l'événement de la saison au théâtre de la Porte Saint-Martin, à Paris.

28 janv. 2010, 09:36

La pièce culte de Jean Poiret, jouée pour la première fois en 1973, avant d'être portée à l'écran par Edouard Molinaro, est de retour sur les planches parisiennes depuis septembre dernier, avec Christian Clavier et Didier Bourdon en têtes d'affiche.

Didier Bourdon, tout en fanfreluches vaporeuses, reprend le rôle d'Albin, alias l'inénarrable Zaza Napoli, rôle créé par Michel Serrault (César du meilleur acteur 1978 au cinéma). Christian Clavier endosse le costume lilas de Georges, patron d'une boîte de travestis à Saint-Trop', épuisé par les sautes d'humeur de son vieil amant, Zaza la diva.

Réunis pour la première fois sur scène, l'ex-Inconnu et l'ex-Bronzé font un malheur, un tabac, applaudis tous les soirs par un public debout, qui les ovationne parfois pendant plus de 15 minutes. Avec 127 000 spectateurs à mi-janvier et 50 000 places vendues en prélocation, la pièce est assurée de tenir l'affiche jusqu'au 4 avril, voire même de repartir pour une nouvelle saison à l'automne 2010. Après tout, le mythique couple Poiret - Serrault n'a-t-il pas joué «La cage aux folles» cinq années successives au Palais-Royal, totalisant près d'un million d'entrées?

Certes, la reprise d'une comédie aussi fortement ancrée dans le boulevard des années 1970, relève d'un pari osé. Les inconditionnels de Poiret - Serrault ne se privent pas de crier au crime de lèse-majesté. Mais d'autres se réjouissent que ce joyau du patrimoine culturel français soit accessible aux nouvelles générations. Cela d'autant plus que seules quelques séquences de la pièce d'origine ont été filmées à l'époque; telle la scène de la biscotte où Michel Serrault et Jean Poiret parodient Jean Gabin dans «La bête humaine», affirmant ainsi la quintessence de leur art.

Bien sûr, à l'heure du pacs et des gay pride, cette satire désopilante de la famille bourgeoise traditionnelle bousculée par deux drôles d'oiseaux, peut sembler éculée, par trop caricaturale. Mais le fond, l'ossature même de cette fable burlesque relèvent d'un divertissement pétillant, ébouriffant. La nouvelle mise en scène, décomplexée, a été confiée à Didier Caron. Des costumes et décors bluffants à la hauteur d'un budget d'un million d'euros - trois fois plus élevé que pour une pièce classique! - donnent toute latitude aux performances du tandem Bourdon - Clavier. Le premier, qui portait déjà admirablement la robe au cinéma dans «Madame Irma» (2006), campe une Zaza touchante, digne jusque dans le pathétique. Clavier semble faire moins l'unanimité. Le comédien, qui est l'un des rares acteurs français, avec Bourvil, à avoir joué dans trois films ayant dépassé les 10 millions d'entrées («Astérix et Obélix», «Les visiteurs», «Les bronzés 3»), forcerait, paraît-il, un peu trop le trait.

A relever que les deux comédiens se réclament haut et fort de quelque filiation avec leurs illustres pairs, dixit Christian Clavier: «Le ton très quotidien qu'ils utilisaient pour jouer du burlesque nous a incroyablement marqués et influencés». Et l'ami du président Sarkozy reprend dans une interview accordée à «Paris Match»: «Quand une pièce est formidable, c'est un honneur de succéder à de grands comédiens: c'est intimidant mais stimulant». /CFA

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