Charles-Edouard Gogler révèle tout son talent au musée

Décédé en 1976, Charles-Edouard Gogler ne laissera pas seulement dans l'histoire imérienne l'image d'un professeur de dessin tyrannique. L'artiste révélera dès demain au musée de Saint-Imier toutes les facettes de son talent, avec une exposition de 78 aquarelles de fleurs du Jura. Actuel conservateur du Musée de Saint-Imier, Francis Béguelin se souvient encore des leçons de dessin technique que lui a dispensées Charles-Edouard Gogler, au Technicum imérien. «Ce professeur tyrannique possédait un miroir qui lui permettait de surveiller toute sa classe quand il s'occupait d'un élève en particulier», a-t-il déclaré hier. «Gare alors à celui qui bavardait au lieu de travailler. Mais, en faisant de la perspective avec lui, je ne me doutais pas qu'il cachait bien d'autres talents artistiques.»

03 mai 2007, 12:00

Des ressources que les anciens élèves de l'école secondaire imérienne n'ont d'ailleurs pas soupçonnées non plus. Mais Charles-Edouard Gogler a été finalement un génial touche-à-tout. Pour le savoir, il a fallu que Marcel Jacquat, conservateur du Musée d'histoire naturelle de La Chaux-de-Fonds, s'en mêle. Obtenues sur un quai de gare valaisan des mains de la fille de l'artiste, les 78 aquarelles de plantes du Jura pendent désormais aux cimaises du Musée de Saint-Imier. «Né à La Chaux-de-Fonds et ayant vécu à Saint-Imier, Charles-Edouard Gogler ne pouvait révéler ses trésors cachés qu'ici», a expliqué Marcel Jacquat.

L'exposition prend place dans le musée tenu par Francis Béguelin. Outre les aquarelles, présentées dans la récente réédition du livre «Fleurs du Jura», elle présente aussi les autres facettes du talent de l'artiste. «C'est en entrant dans l'appartement valaisan de sa fille Denise que j'ai découvert un peintre, un sculpteur et même un chaud partisan de l'Art nouveau», a souligné Marcel Jacquat. Une vitrine le prouve en exposant des bronzes sculptés, de la peinture sur porcelaine ou divers objets en bois. «Mais pourquoi ne l'a-t-il pas plus montré de son vivant?», s'est interrogé Francis Béguelin. Nul ne le sait, même pas ses deux filles? /PHC