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Boîte à musique et opéra «onirique» se partagent 120 000 fr.

08 sept. 2010, 10:55

Le couvercle d'une première boîte à musique orné d'une partition gravée dans le bois se soulève. Quelques notes cristallines de Karlheinz Stockhausen s'échappent. D'autres les rejoignent, libérées par la main de Valentin Reymond, codirecteur avec Maryse Fuhrmann de L'Opéra décentralisé Neuchâtel (ODN). Devant les co-lauréats du Prix BCN Culture 2010, trônaient hier dans les locaux neuchâtelois de la banque trois minuscules «orchestres» mécaniques, symbole du projet de «Concerto pour boîte à musique» de l'ODN. Une création qui partage à part égale avec «Il bacio di Leonora», de l'Avant-Scène opéra (AVO), la récompense d'une valeur de 120 000 francs attribuée par un jury présidé par Jacques Ditisheim, ancien directeur du Conservatoire de musique de La Chaux-de-Fonds.

Encore en cours d'écriture, l'histoire d'«Il bacio di Leonora» évoque «un groupe de touristes, microcosme, image de la société, qui se retrouve au milieu du désert avec pour but la recherche du Baiser de Léonore», note le chef d'orchestre et chanteur lyrique de l'AVO Yves Senn. Un récit onirique sur la rencontre forcée d'individus d'horizons extrêmement divers: «Dans le fond, ce spectacle est un prétexte pour mettre en relation des personnalités qui nous sont chères, d'horizons artistiques variés. Des personnalités du canton, des artistes qui ont chacun un message à transmettre. Des messages que nous avons voulu mettre en relation pour placer l'humain au centre.»

Comme son nom le suggère, la création de l'ODN, «Concerto pour boîte à musique», placera, elle, la mécanique, musicale, précise, au centre de l'œuvre. Mais l'homme n'y sera pas en reste. Les compositeurs Victor Cordero et Jacques Henry travaillent ainsi sur une œuvre commune où chacun conservera toutefois son espace de création propre. Ils s'attelleront aussi aux partitions de l'orchestre qui devra mettre en lumière son soliste, la boîte à musique.

Une boîte à musique qui impose différents défis aux membres du projet. Pour les compositeurs d'abord, confrontés aux contraintes techniques de cette mécanique particulière. «Le nombre de notes, les tons sont limités», glisse Martial Cuendet, de la Société Rêves mécaniques de Sainte-Croix, qui s'occupe de la réalisation de l'instrument. «En temps normal, c'est à la technique d'adapter la partition aux contraintes de la boîte à musique, de couper les notes, par exemple. Ici, c'est l'inverse qui se fera.» Le technicien sera aussi confronté à une épreuve de taille. Réaliser une boîte à musique capable de «jouer» une vingtaine de minutes consécutives. «La norme est plutôt de 20 secondes», sourit Martial Cuendet. Le «ventre» de la boîte à musique sera ainsi empli d'une flopée de «boîtes à musique». Plus exactement d'une série de rouleaux et de claviers qui habituellement forment l'âme de ces petites mécaniques. Un système complexe uni par plusieurs axes, rythmé par un régulateur de gramophone et mis en mouvement par un moteur d'horloge.

Les deux créations seront présentées l'an prochain. «Il bacio di Leonora» au théâtre de Colombier et «Concerto pour boîte à musique» aux Jardins musicaux

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