«Quand Xamax m'a évincé de son contingent, de nombreux clubs m'ont appelé pour s'attacher mes services. J'ai eu des offres de Servette, Bellinzone, Vaduz et de quasiment tous les clubs de la région.» Autant de propositions que le milieu de terrain a refusées.
«Je compare ma situation à celle de quatorze gamins qui veulent se disputer un seul biscuit se trouvant dans une assiette. Il y en a treize qui hurlent pour pouvoir le manger et un seul qui reste dans son coin et qui ne dit rien. Eh bien, si c'était moi qui avais le pouvoir de donner ce biscuit à un de ces gosses, je choisirais celui qui ne se manifeste pas», image le truculent footballeur. «Saint-Imier est le seul club de la région à ne pas m'avoir contacté. C'est moi qui ai appelé les dirigeants pour savoir s'ils étaient intéressés à ce que je vienne jouer chez eux.»
On imagine volontiers la surprise imérienne quand un joueur de cette trempe, qui compte plus de 200 matches en Ligue nationale avec Soleure, Delémont, La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel Xamax, vous demande humblement s'il peut venir...
«Quand on a 22 ans, on est prêt à accepter de jouer pour 2000 balles par mois et de bosser à 50% à côté en se disant qu'on va décrocher, un jour, un bon contrat. Mais à 27 ans, tu réfléchis différemment. J'ai maintenant une famille (réd: il est papa depuis neuf mois) et j'aspire à davantage de stabilité dans ma vie. Une grande banque de La Chaux-de-Fonds m'a proposé une super place de travail. Elle souhaitait toutefois que je ne m'engage pas dans un club de Challenge League ou de 1re ligue si j'acceptais de travailler pour elle afin de pouvoir assumer une formation.»
Et Casasnovas a choisi de quitter le milieu du football professionnel. «Qu'on me comprenne bien. J'ai réalisé mon rêve en pouvant jouer au foot au plus haut niveau en Suisse et j'en garderai d'excellents souvenirs, notamment de mon passage en LNA aux SR Delémont. C'est ça que je vais retenir. Il est clair que ça me fait mal d'arrêter quand je suis enfin arrivé au niveau que je voulais atteindre. Mais ma recherche d'une certaine stabilité a finalement primé sur le reste.»
Cette reconversion, c'est une véritable aubaine pour le FCSaint-Imier! L'arrivée de l'expérimenté joueur ne coûtera pratiquement rien au club. «Si je m'engage pour ?Sainti?, ce n'est pas pour le fric que j'y gagnerai, mais parce qu'il y a de bons jeunes. Je pourrai sans doute leur apporter quelque chose, même si ce n'est pas Maradona qui débarque.» A l'échelle locale, c'est quand même un peu ça... /flo