Après le retour des chiffres noirs, Ismeca comble son déficit d'image

Ismeca Semiconductor revient de loin. Exsangue en 2005, souffrant d'un déficit d'image, la société chaux-de-fonnière active dans les systèmes de test et de marquage pour les puces électroniques a réalisé un solide bénéfice l'an dernier. Au prix d'une refonte profonde de sa structure. De quoi redorer son blason. «En 2005, Ismeca vivait une situation très désagréable. La société fabriquait en Suisse et aux USA, loin de ses clients asiatiques. La prise en compte des besoins du marché était trop longue. Régler des problèmes sur une machine prenait trop de temps.» Christophe Kipfer, directeur financier d'Ismeca Semiconductor, ne s'embarrasse pas de belles formules pour décrire un contexte alors tendu. «Il était nécessaire de changer de structure.»

03 juil. 2008, 12:00

Et 2005 sera l'année des changements salutaires. Le groupe zurichois Schweiter Technologies, propriétaire d'Ismeca, cède la division automation de la société au groupe lucernois Komax. Elle conserve Ismeca Semiconductor et ses systèmes qui vérifient et testent des puces électroniques microscopiques, leur impriment au laser logo et numéro, avant de les emballer. Téléphonie mobile, informatique, automobile comptent parmi les débouchés principaux de l'entreprise, qui s'attaque désormais au marché des lampes LED. «Un tiers des puces d'une voiture ou d'un téléphone portable ont été testés et emballés par une machine Ismeca. Nous occupons 25 à 30% du marché mondial», observe Lorenzo Giarre, directeur général de l'entreprise chaux-de-fonnière depuis avril 2005.

Pour redevenir une entreprise profitable, Ismeca Semiconductor a décidé de produire ses machines standard en Malaisie, a abaissé ses coûts d'approvisionnement et de fabrication. En Suisse, la production a été recentrée sur des machines complexes à haute valeur ajoutée. Les réformes se sont avérées payantes. Même si le chiffre d'affaires a reculé de 113 millions en 2006 à 110 millions en 2007, l'exercice a passé d'une perte de 200 000 francs à un bénéfice de 5,2 millions de francs. Pour mémoire, Ismeca avait enregistré une perte de 8,5 millions en 2005.

Mais pour retrouver les chiffres noirs, des mesures douloureuses ont dû être prises. Une trentaine de postes ont été supprimés, en privilégiant les départs naturels. Une politique de reclassement du personnel, auprès des sous-traitants et par un soutien à ceux qui se lançaient comme indépendants, a été mise en place. Aujourd'hui, Ismeca désire également corriger la réputation d'une société qui a beaucoup engagé en période faste et beaucoup dégraissé quand le boulot manquait. La convention collective de l'industrie horlogère a été signée, une commission du personnel a été mise en place. «Nous voulons combler notre déficit d'image», relève son président, Christian Weber.

De quoi affronter l'avenir? Question outil de production, Ismeca Semiconductor a complètement revu et rénové ses locaux pour davantage d'efficacité. L'inconnue est plutôt conjoncturelle. «Cette année s'annonce difficile avec le dollar qui se casse la figure. Le marché est incertain. Malgré cela, la nouvelle structure mise en place est à même de répondre à ces incertitudes. Ismeca restera profitable», assure Lorenzo Giarre. /DJY